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LOSAKO
4 décembre 2008

La stature politique de Kengo wa Dondo fait peur

defile_militaire02Olusegun Obasanjo, envoyé spécial de l’Onu pour la République Démocratique du Congo a-t-il fait réellement avancer la cause de la paix dans la province déchirée du nord Kivu, comme il l’a affirmé après sa seconde rencontre à Kinshasa avec le président Joseph Kabila et à Jomba avec le chef rebelle Laurent Nkunda ?  Peut-on vraiment parler d’avancée lorsque chaque camp a conservé ses positions en ce qui concerne le cadre qui devra abriter le dialogue pour lequel les deux parties sont tombées d’accord ? Kinshasa ne voit pas d’autre cadre que le programme Amani qui inclue tous les groupes armés du Nord Kivu.

Laurent Nkunda, lui, exige de négociations directes, seul à seul avec le gouvernement congolais. C’est peut être un langage diplomatique adopté par l’ex président nigérian qui se veut optimiste sur l’issue de la crise congolaise. On en saura cependant davantage d’ici le 11 décembre, lors de la rencontre qui réunira au Kenya les dirigeants des pays de la région des Grands Lacs et le secrétaire général de l’ONU autour de la question congolaise. Un communiqué publié par la présidence Kenyane, dimanche 30 novembre dernier, indique que Ban-Ki-Moon et les Chefs d’Etat de la région des Grands Lacs évoqueront les progrès de la médiation de l’Onu dans cette région.

Les affabulations fantaisistes

En attendant, à Kinshasa, l’enlisement de la situation à l’est du pays donne lieu à des affabulations fantaisistes, ouvrant ainsi la voie à une recherche active et malhabile des ramifications de la rébellion dans la capitale. Et on évoque une enquête diligentée par l’Ambassade belge à Kinshasa sur une implication du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, dans le financement de la rébellion de Laurent Nkunda. On comprend que l’entêtement de Laurent Nkunda à exiger à tout prix un tête-à-tête avec le président Kabila et la supposée supériorité de sa rébellion sur le terrain militaire peut pousser à des hautes spéculations inaccessibles à tout homme droit et intègre.

Mais penser non sans conviction que l’Ambassade de Belgique irait jusqu’à s’immiscer dans les affaires intérieures d’un pays souverain pour enquêter à sa place, au lieu de s’occuper des intérêts des belges vivant en RDC et des questions de coopération bilatérale, c’est vraiment pousser trop loin la plaisanterie. A moins de changer son fusil d’épaule et de s’avouer convaincu par les allégations du président rwandais Paul Kagame qui nie tout soutien, pourtant dénoncé par le président Joseph Kabila, à la rébellion de Laurent Nkunda.

Questionnement

Que gagnerait Léon Kengo wa Dondo à soutenir une rébellion qui s’est déclarée contre les institutions du pays, alors qu’il en préside une, le Sénat, où il est entrain de réussir un parcours sans faute. Tenez ! Sur l’insécurité à l’est du pays, la chambre haute du parlement a été la première institution à envoyer en 2007 une mission d’information dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. Elle attend encore à ce jour, du gouvernement, une réaction à ses recommandations pour une solution durable à la situation d’insécurité dans le pays.

Comment peut-on impliquer dans une telle affaire une personnalité qui a prouvé à la face du monde son attachement à la démocratie et sa volonté de toujours agir dans la transparence ? A la veille de la chute du Maréchal Mobutu, alors que l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) marchait dangereusement sur Kinshasa, plusieurs personnalités de l’époque se sont ralliées à cette rébellion. Kengo wa Dondo ne l’a pas fait. Il ne l’a fait ni avec la rébellion du RCD d’Azarias Ruberwa, ni avec celle du MLC de Jean Pierre Bemba, malgré leurs sollicitations.

L’homme a patiemment attendu l’instauration d’un régime démocratique pour exprimer son rapprochement à Jean pierre Bemba dans le cadre de la plate forme électorale Union pour la Nation (UN) et pour revenir au grand jour sur la scène politique à la faveur des élections sénatoriales, où il s’est présenté comme indépendant. Est-ce le comportement d’un homme qui peut financer une rébellion ?  Ce qui est vrai c’est que depuis la chute du régime du Maréchal Mobutu, le nom de Léon Kengo wa Dondo est épinglé dans tous les complots, vrais et imaginaires, visant à mettre fin à l’ordre institutionnel établi. Pourtant, la vérité est ailleurs : sa stature politique fait peur à ses adversaires.

Racisme

Né à Libenge (Equateur), le 22 mai 1935, Léon Kengo wa Dondo a fait ses études primaires et secondaires à Mbandaka, avant de poursuivre des études de droit sanctionnées par un doctorat à l’Université Libre de Bruxelles. Il intègre la magistrature pour une carrière fulgurante avant d’être nommé deux fois premier commissaire d’Etat et une fois premier ministre de Mobutu. Cette longue et riche expérience politique devrait être capitalisée car l’homme constitue à n’en point douter une personne ressource incontestable pour l’avenir du Congo. Ce pays d’où il tire une très large partie de sa sève culturelle.

Fonder son argumentaire sur les origines tutsies lointaines d’un homme qui n’a rien de cette culture relève non seulement du racisme, mais aussi d’un archaïsme dangereux. L’exemple américain qui vient de faire tomber les tabous en élisant un homme de couleur à la tête des Etats-Unis n’aura donc servi à rien ? Le Révélateur

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