RDC: plus de 10.000 cas de choléra avec 202 décès recensés en 2008

Plus de 10.000 cas de choléra avec 202 décès ont été enregistrés depuis début 2008 dans la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), théâtre de combats entre armée régulière et rebelles, a indiqué mercredi la branche de l'OMS à Kinshasa.

"De la première semaine (de 2008) au 14 décembre, un total de 10.542 cas avec 202 décès ont été enregistrés dans cette province (du Nord-Kivu), soit un taux de létalité de 1,9%", relève un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dont l'AFP a obtenu une copie.

En novembre, face à la progression du choléra, l'OMS avait tiré la sonnette d'alarme et se disait "très inquiète de l'augmentation de la menace du choléra dans l'est de la RDC, où depuis début octobre, plus de 1.000 cas ont été recensés".

L'OMS y voyait "le résultat direct de l'augmentation de l'insécurité dans la région" du Nord-Kivu.

"Au début des hostilités, il y avait des zones de santé de Rutshuru (à 80 km de Goma) sous contrôle rebelle où les humanitaires avaient difficilement accès. Il y a eu un taux alarmant de cas de choléra", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'OMS en RDC, Eugène Kabambi.

"Actuellement, avec la distribution correcte des médicaments, on arrive à diminuer le taux de mortalité", a-t-il ajouté.

"Au regard du taux de létalité, la situation n'est pas alarmante. Nous sommes dans les normes acceptables pour la période d'une année", a ajouté le responsable de l'OMS.

Le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le nord Katanga (sud-est) sont des provinces endémiques où le choléra est présent toute l'année, selon le responsable de l'OMS.

"L'OMS, selon lui, qui dispose de plus de 30 tonnes de resserves de médicaments fournit des kits aux ONG" supervisant les différents centres de traitement de choléra et camps de déplacés.

En vue de réduire les conséquences liées au "péril hydrique" (toutes les maladies liées à l'eau), en particulier le choléra, l'OMS a fourni mardi 3 kits de purification d'eau aux partenaires pour accroître la quantité d'eau de boisson des bénéficiaires.

La reprise des affrontements entre rebelles et armée, fin août, a jeté sur les routes 253.000 personnes, qui dépendent de l'aide humanitaire et vivent dans des conditions plus que précaires.