RDC: attaque des rebelles dans le parc national de la Garamba

Des affrontements ont opposé militaires congolais et rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans le parc national de la Garamba, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de source administrative locale samedi.

"Une cinquantaine de rebelles de la LRA ont attaqué hier (vendredi) en fin de journée Magero, qui abrite la principale station des gardes du parc de la Garamba", a déclaré à l'AFP le vice-gouverneur de la province Orientale (nord-est), Joseph Bangakya, interrogé par téléphone depuis Kinshasa.

"Ils voulaient se ravitailler mais ils ignoraient la présence d'éléments des FARDC (armée gouvernementale congolaise)", a expliqué M. Bangakya.

"Les combats ont duré pendant près de trois heures et les FARDC ont réussi à repousser les miliciens qui sont retournés dans la forêt", a-t-il ajouté, affirmant cependant ne pas disposer du bilan humain de ces violences.

"A notre connaissance, il n'y a pas eu de victime civile", a simplement précisé la même source.

Les armées de RDC, d'Ouganda et du Sud-Soudan mènent depuis la mi-décembre une vaste opération militaire conjointe contre le mouvement rebelle dans cette région très isolée du pays, le long des frontières ougandaise et soudanaise.

Au moins 400 civils y ont été tués entre le 25 et 29 décembre dans des massacres attribués à LRA, selon un bilan de l'ONG catholique Caritas. Vendredi, les autorités provinciales avaient comptabilisé 271 personnes tuées et inhumées, tandis que de nombreux morts n'avaient pas été recensés.

Les rebelles ougandais ont trouvé refuge dans la partie nord du parc de la Garamba, frontalière avec le Soudan, selon les autorités locales.

L'offensive conjointe contre la LRA avait été lancée après le refus répété du chef de la LRA, Joseph Kony, de signer un accord de paix paraphé en avril par Kampala, qui concluait un processus de paix engagé en juillet 2006 afin de mettre un terme à 20 ans de guerre civile dans le nord de l'Ouganda.

La LRA a démenti les accusations de massacres, accusant en retour les armées congolaise, ougandaise et sud-soudanaise.

"Des élements de la LRA ont été signalés dans le territoire d'Ango, frontalier de la Centrafrique", a par ailleurs souligné M. Bangakya.

Depuis plusieurs jours, les autorités de la province Orientale mettent en garde contre un déplacement des rebelles, par petits groupes, plus à l'ouest du parc de la Garamba vers la frontière centrafricaine. Vendredi, un porte-parole de l'armée ougandaise a confirmé ce mouvement.

A Bangui, le gouvernement centrafricain a cependant assuré le même jour qu'il n'y avait "pas d'alerte" sur la présence de rebelles de la LRA en territoire centrafricain.