La CPI accuse Bemba d'avoir utilisé le viol comme arme de guerre.. A coté Nkunda,Ruberwa,Kagame etc.. sont des enfants de choeur
La Cour pénale internationale a entamé lundi l'examen des accusations qui pèsent contre Jean-Pierre Bemba. Les audiences vont durer jusqu'au jeudi, 15 janvier, et visent à déterminer s'il existe des preuves suffisantes pour ouvrir un procès à l'encontre de l'ancien vice-président congolais. Jean-Pierre Bemba est poursuivi pour des faits commis en République centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003. L'ex-chef rebelle encourt 5 chefs d'inculpation pour crimes contre l'humanité et 5 autres pour crimes de guerre.
L'accusation a détaillé mardi les viols, tortures et meurtres commis, selon elle, par les troupes de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba en République centrafricaine en 2002-2003, devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
Ces "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre", dont sont soupçonnés les soldats du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, justifient, selon le procureur, la tenue d'un procès.
Les soldats du MLC avaient été envoyés de République démocratique du Congo (RDC) en République centrafricaine pour appuyer le régime du président Ange-Félix Patassé menacé par une rébellion du général François Bozizé, entre octobre 2002 et mars 2003. M. Bozizé avait fini par s'emparer du pouvoir.
Lors de la deuxième journée des audiences de confirmation des charges, le procureur Petra Kneuer a raconté comment un témoin avait été forcé par trois soldats à s'agenouiller dans la cour de sa maison, avant d'être sodomisé quatre heures durant en présence de sa femme et de ses enfants.
"Ils s'en sont ensuite pris à sa femme, qui a été violée jusqu'à ce qu'elle perde conscience" ainsi qu'à ses quatre filles, selon le procureur. Deux d'entre elles ont été abandonnées par leur mari. Le témoin a été rejeté par deux de ses épouses.
Dans une petite salle des sièges sont réservés à des personnalités triées sur le volet. Proches, amis et partisans de Jean-pierre Bemba constituent le grand nombre. François Muamba, le secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC) a fait le voyage. Le père et la femme de l’ancien chef rebelle sont présents.
Dans les couloirs pendant la pose l’épouse du suspect Bemba tente de faire bonne figure. Le père, lui, ne décolère pas de voir son fils devant la Cour pénal internationale (CPI). Derrière la vitre qui sépare l’assistance du prétoire, son fils aîné écoute le visage crispé les représentants du procureur de la CPI égrainer les éléments à charge fondés sur divers rapports et dépositions des témoins.
L’accusation entend démontrer que les troupes de Bemba envoyées en Centrafrique avaient pour mission de terroriser les civils. Le viol à grand échelle commis sur des femmes, des hommes et des enfants était systématique et planifié affirme le bureau du procureur.
La défense de J.P. Bemba s’est exprimé largement ce matin pour tenter de battre en brèche la responsabilité personnelle de son client.
Les avocats de Jean-Pierre Bemba ont déjà annoncé qu’ils sont en mesure de contredire la plupart des éléments à charge.
Pour les avocats de Jean-Pierre Bemba, leur client va être mis hors de cause, "car le procureur de la Cour pénale internationale aura du mal à prouver tous les crimes qui sont mis à sa charge".
Les témoignages cités par le procureur démontrent que c'est le président Patassé qui "donnait des ordres aux troupes du MLC se trouvant République centrafricaine", et non M. Bemba, a affirmé l'un de ses avocats, Me Nkwebe Liriss.
M. Patassé "décidait de l'offensive ou de la contre-offensive avec son ministre de la Défense", a-t-il poursuivi. "Aucune preuve n'atteste que M. Bemba avait la connaissance" des crimes et "l'intention" de les commettre, a ajouté l'avocat.
Il a également remis en cause l'identification par certaines victimes des troupes du MLC grâce à leur langue, le lingala. "Le lingala n'est pas l'apanage du MLC", mais une langue largement parlée en RDC, a avancé Me Liriss.
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Leur stratégie devrait tourner autour de trois axes pour démontrer que la responsabilité personnelle et directe de Jean-Pierre Bemba dans les atrocités commises par ses hommes ne peut être mis en cause.
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