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LOSAKO
27 janvier 2009

Négociations « Gouvernement –CNDP » Nairobi III court-circuité

CPS_SUF35_120109202310_photo01_photo_default_512x328Il n’y aura pas de 4ème round à Nairobi dans le cadre des négociations entre le Gouvernement et le CNDP-Nkunda. La facilitation internationale a été prise de court par la précipitation des événements sur le terrain. Echec ou une nouvelle donne à intégrer dans le processus entamé pour proclamer officiellement le cessez-le-feu et la fin de la guerre au Kivu ? L’Onu et l’UA doivent se prononcer pour leur crédibilité et plus de responsabilité politique.

La rencontre du 25 janvier qui devrait avoir lieu à Nairobi dans le cadre des « négociations directes » entre le Gouvernement et le CNDP n’a pas eu lieu. Elle pourrait ne plus se tenir. Reportée sine die par la facilitation internationale compte tenu de la précipitation des événements sur le terrain. Tenez.

Le 5 décembre 2008, la RDC et le Rwanda signent un accord pour normaliser leurs relations et neutraliser les forces négatives qui écument le Kivu. Le 8 décembre 2008, sous la présidence du Nigérian Olusegun Obasanjo, s’ouvre à Nairobi, la première étape des « négociations directes » entre le Gouvernement et le CNDP dirigé par Laurent Nkunda. Le 5 janvier 2009, le général Bosco Ntaganda annonce le limogeage de Laurent Nkunda. Le 16 janvier, il proclame la fin de la guerre et déclare mettre les troupes du CNDP à la disposition des FARDC. Et le 20 janvier, les FARDC et l’Armée rwandaise décident de la mise en exécution de l’Opération conjointe militaire pour neutraliser les FDLR. Le 25 janvier, la reprise des négociations qui devrait avoir lieu à Nairobi est annulée. Reportée à une date ultérieure. La facilitation internationale est prise de court par la succession des événements sur le terrain. Conséquence : Nairobi III est court-circuité, ne sachant quoi faire pour le moment ni se prononcer sur l’arrestation de Nkunda.

Un goût d’inachevé

Apparemment, on pourrait aussi se précipiter pour saluer cette précipitation des événements ainsi que les résultats obtenus jusqu’ ici. Mais il existe tellement des coïncidences surprenantes que laisser les choses évoluer dans ce silence consacrerait un goût d’inachevé à la démarche de l’Onu et de l’UA. Ce qui constituerait un mauvais précédent.

De prime abord, la réunion de Nairobi devenait superfétatoire, faisait remarquer une importante personnalité politique congolaise dès lors que le Conseil de sécurité avait adopté la Résolution 1856 qui endossait le Programme Amani. De ce fait, la facilitation internationale ne devrait plus s’en tenir à d’autres éléments de rencontre qu’aurait pu lui imposer l’une ou l’autre partie au risque de s’écarter de sa mission. Notamment le CNDP-Nkunda qui s’en tenait à la remise en question de l’ordre constitutionnel en place.

En second lieu, la rencontre du 25 janvier avait toute son importance pour autant qu’elle devrait prendre acte de la Résolution 1856 du Conseil de sécurité ainsi que de nouveaux éléments intervenus dans le processus en cours. Particulièrement le limogeage de Nkunda et la déclaration de fin de la guerre au Kivu. Même s’il faut parler d’un non-lieu du fait que les causes qui ont favorisé l’institutionnalisation de Nairobi venaient d’être vidées par les événements sur le terrain, il fallait constater officiellement ce « non-lieu ». Ce sont ces éléments à présenter absolument lors de la rencontre prévue le 31 janvier par l’Union africaine et la Conférence internationale sur la région de l’Afrique des Grands Lacs, si jamais elle n’ est pas aussi annulée d’office. Partant, lors du sommet de l’Union africaine qui se déroulera du 1er au 3 février 2009 dans la capitale éthiopienne, les chefs d’Etat de l’Union africaine ne devraient qu’ entériner le rapport présenté par Olusegun Obasanjo, consacrant ainsi de la manière la plus responsable et la plus crédible la fin de la mission de l’Onu confiée au Nigérian Olusegun Obasanjo et le Tanzanien Benjamin M’kapa. Et en cas d’une quelconque contestation, tout est possible, la communauté internationale et le gouvernement congolais disposeront des éléments à brandir.

CPS_SAP36_311008222526_photo00_photo_default_512x344Deux schémas parallèles

L’autre coïncidence est la date retenue pour le début de l’opération militaire conjointe RDC-Rwanda : le 20 janvier 2009 qui a marqué l’ investiture de Barack Obama comme 44ème président des Etats-Unis. Serait-ce un message à son endroit sur « le revirement de la situation » dans la région des Grands Lacs ? On serait tenté de répondre par l’affirmative à cette interrogation, car le nom de « code » d’une quelconque opération de ce genre ne se fait pas par hasard. Et, à y regarder de plus près, tout se serait passé comme si l’on ignorait la démarche « Olusegun Obasanjo – M’kapa ». Si cette thèse se confirmait, Nairobi III aura été un échec, un revers pour l’Onu et l’Union africaine.

Revers dans la mesure où dans cet accord entre la RDC et le Rwanda, en ce qui concerne cette opération militaire conjointe, la Monuc, donc l’Onu, a été ignorée. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’elle a été approchée pour s’y impliquer de manière à mieux maîtriser les impondérables d’une telle opération militaire et leurs faits collatéraux.

Du coup, l’on se trouve ainsi en face de deux schémas parallèles : celui de Goma et de Nairobi. A l’analyse de la situation, il revient au gouvernement, de par ses prérogatives constitutionnelles tant sur le plan national qu’international, à faire preuve de plus de responsabilité politique. D’éviter toute surdité et cécité politiques au regard des événements qui ont nécessité l’implication des institutions nationales et internationales.

Il y a eu une rébellion armée, un mouvement hors-la loi. Quel que soit le résultat obtenu pour restaurer la paix, cet accord doit bénéficier d’un contenu politique et juridique opposable à toutes les parties. En d’autres termes, c’est à Kinshasa de prendre l’initiative d’intégrer le schéma de Goma avec le CNDP, dans celui de Nairobi. Ainsi, la représentation internationale, à travers l’Onu et l’Union africaine qui auront ratifié ce document et lui conférer un contenu juridique, seront témoins d’un événement à haute portée politique et juridique nationale et internationale. Evénement qui est en train de permettre le retour effectif de la paix dans la région du Kivu et celle de toute l’Afrique des Grands Lacs. Le Potentiel

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