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LOSAKO
17 mars 2009

Droits et libertés : Floribert Chebeya et ses camarades, libres !

photo_chebeyaArrêtés dimanche 15 mars, Floribert Chebeya Bahizire, Dolly Ibefo Mbunga et Donat Tshikaya, respectivement directeur exécutif de la Voix des Sans Voix (VSV)et secrétaire exécutif national du Réseau national des Ongs des droits de l’Homme (Renadhoc), directeur exécutif adjoint de la «VSV» et Chargé de réception au Renadhoc ont été libérés au début de la soirée de ce mardi 17 mars.

Dans un communiqué daté mardi 17 mars, la VSV se réjouit de la remise en liberté des trois activistes des droits de l’Homme. Elle rappelle cependant que les trois hommes ont été «enlevés» par des éléments armés de la police. Des policiers particulièrement brutaux qui ont infligé aux prévenus des «traitements infra-humains» avant de les embarquer sans ménagement dans un véhicule. Destination : siège de l’ANR (Agence nationale de renseignements), en face de la Primature.

On ne pourrait s’empêcher de s’interroger sur la légalité de l’intervention de l’ANR à moins que l’organisation d’une marche pacifique ait été érigée en infraction d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Après l’ANR, les trois militants ont été acheminés dans la soirée au siège de la tristement célèbre DRGS (Direction des renseignements généraux et services spéciaux) situé à l’ Immeuble Kin-Mazière. Un lieu où la torture est habituellement pratiquée.

Gambia_torture_2«Placés sous le régime d’interdiction de toutes visites, les défenseurs des droits de l’homme ont été gardés en détention dans des cellules séparées, empêchant ainsi toute communication ou échange d’informations entre eux », note le communiqué.

La VSV invite le personnel politique «toutes tendances confondues à privilégier avant tout l’intérêt national et à respecter les prescrits des dispositions constitutionnelles et les instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDCongo en vue de l’avènement d’un Etat de droit».

L’arrestation de Chebeya et ses camarades a ému l’opinion congolaise tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La RFI et radio Okapi ont plusieurs fois évoqué la question. Le pouvoir kabiliste, réputé pour sa stupidité, s’est tiré une balle au pieds. Dans son allocution prononcée à l’occasion de la rentrée parlementaire, lundi 16 mars, le président de l’Assemblée nationale, le PPRD Vital Kamerhe, n’a pas manqué d’aborder l’interpellation des trois militants de droits de l’Homme : «C’est ici donc le lieu de demander aux services compétents de procéder à la relaxation de tous les activistes de droits de l’homme et toutes les autres personnes qui ont été arrêtées uniquement pour avoir exprimé leur opinion en rapport avec la réconciliation nationale, la démocratie et la présente rentrée parlementaire.»


Quels sont les faits délictueux retenus à charge des trois «prévenus» ? Pourquoi ont-ils été relâché sans avoir été déférés devant une juridiction compétente ? Devrait-on conclure que Chebeya, Ibefo et Tshikaya ont été victimes d’une arrestation arbitraire ?                                                                                                           B. A. W.

Ci-après le texte intégral du communiqué de la VSV

VsvCOMMUNIQUE DE PRESSE N° 018/RDC/VSV/CD/2009

Libération de défenseurs des droits humains ; MM. Floribert Chebeya, Dolly Ibefo Mbunga et Donat Tshikaya

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est heureuse d’annoncer la libération ce mardi 17 mars 2009, de messieurs Floribert CHEBEYA BAHIZIRE, Directeur Exécutif de la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) et Secrétaire Exécutif National du Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme en RDCongo (RENADHOC), Dolly IBEFO MBUNGA, Directeur Exécutif Adjoint de la VSV et Donat TSHIKAYA, Chargé de réception au RENADHOC.

Les défenseurs des droits de l’homme ont fait l’objet d’enlèvement à l’issue d’une point de presse sur la crise inter-institutionnelle en RDCongo tenu au siège du RENADHOC sis, n° 1517, avenue Luanga, Q/Ndolo, C/Barumbu. Ils ont été détenus au secret respectivement à l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) et à la Direction des Renseignements Généraux et des Services Spéciaux de la police (DRGS).

Pour rappel, le point de presse avait pour finalité d’annoncer la marche pacifique et le sit-in au Palais du Peuple que la Synergie des ONGs de la Société Civile de la RDCongo a prévu d’organiser lundi 16 mars 2009 en vue de remettre un mémorandum aux présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale pour la sauvegarde de la jeune démocratie RDCongolaise.

398755Des éléments armés de la police, venus à bord de trois (3) véhicules, ont enlevé les trois (3) défenseurs des droits de l’homme précités à qui, ils ont infligé des traitements infra-humains avant de les embarquer brutalement dans leur mini-bus de couleur blanche puis acheminés au siège de l’ANR située en face de Primature à Kinshasa/Gombe. Ils ont été acheminés dans la soirée au siège de DRGS sis, Immeuble Kin-Mazière à Kinshasa/Gombe.

Placés sous le régime d’interdiction de toutes visites, les défenseurs des droits de l’homme ont été gardés en détention dans des cellules séparées, empêchant ainsi toute communication ou échange d’informations entre eux.

Les réactions suscitées de toutes parts par cet enlèvement des défenseurs des droits de l’homme n’ont cessé de générer des vives tensions au sein de l’opinion publique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, aggravant ainsi le climat hautement vicié provoqué par la crise inter-institutionnelle observée depuis début janvier 2009.

En outre, l’opinion est choquée de constater la persistance du recours aux méthodes fortes décriées pendant la deuxième république sous le régime du Maréchal Mobutu. Force est de relever l’obstruction tout azimut de la marche pacifique susévoquée par le déploiement impressionnant et massif de forces de sécurité et de la police sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa en général et les voies périphériques conduisant au Palais du Peuple où devait se dérouler l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée Nationale.

La VSV exhorte la classe politique RDCongolaise toutes tendances confondues à privilégier avant tout l’intérêt national et à respecter les prescrits des dispositions constitutionnelles et les instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDCongo en vue de l’avènement d’un Etat de droit.

En définitive, la VSV remercie toutes les personnes physiques et morales qui, de près ou de loin ont œuvré positivement pour la libération des messieurs Floribert Chebeya Bahizire, Dolly Ibefo Mbunga et Donat Tshikaya.

Fait à Kinshasa, le 18 mars 2009.

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV)

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