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LOSAKO
2 avril 2009

KATANGA BUSINESS

Affiche_katanga_businessL’Irak a eu son plan "Pétrole contre nourriture", le Congo pourrait connaître le sien.. MINERAIS CONTRE NOURRITURE, dans une version moins officielle, au Katanga, en l’échange des précieuses ressources minières (cuivre, zinc, cobalt, uranium que chasse Sarkozy à Kinshasa) dont son sous-sol regorge.

"Katanga business", le dernier film de Thierry Michel, donne à voir ce far-west où tout qui s’installe n’a pas peur d’imposer sa "loi" tant le besoin de travailler est grand et les contrôles sporadiques et (le plus souvent) inopérants. Un pays où de nouveaux partenaires (chinois, canadiens, sud-africains) arrivent avec leur propre culture d’entreprise, leurs exigences.

A travers les convulsions d’une province en mutation, on découvre, ou on visualise, les forces en présence et les prémices d’une "guerre économique" d’ampleur. Thierry Michel montre le Congo en pleine reconstruction et à un (des nombreux) tournant(s) de son histoire. Les plus fragiles (les creuseurs) tentent de sauver leur travail même illégal, les plus faibles (les ouvriers miniers) luttent pour un salaire et un statut décents, les officiels sont forcés ou déterminés à fermer les yeux sur un certain nombre de pratiques suspectes, tandis que les intérêts particuliers des grands groupes président à toute négociation

Conscient du potentiel et de l’enjeu socio-économique majeur que représente cette richissime province, Thierry Michel a posé sa caméra partout où les signes d’un réveil ou d’une ébullition, mais aussi de début de tensions, se donnaient à voir. Résultat : on a l’impression de vivre l’Histoire en mouvement(s), même si certains d’entre eux prennent forcément un autre relief sous l’œil de la caméra.

article_8446_1_0Le passage de l’artisanat à l’industrialisation jette des centaines de gens dans l’incertitude et la misère, un mouvement que l’Europe, notamment, a bien connu dans ses bassins miniers et autres. Et une histoire que le natif de Charleroi connaît bien pour y avoir fait ses premières armes de cinéaste.

Ainsi, voit-on les creuseurs s’attacher à la parole du gouverneur Katumbi comme à une bouée dérisoire, tandis qu’il œuvre pour que ces artisans ne soient pas les grands perdants du boom économique. Bien sûr, les nouvelles forces en présence n’ont pas que des mauvais côtés : en échange de cette richesse inespérée, les investisseurs chinois promettent de construire routes, écoles, centres de santé

Si la scénarisation souffre de quelques redites et longueurs, au final, ce film apparenté par instants à l’école "Strip-tease" (question de personnages et de point de vue) permet au spectateur de prendre la mesure du temps et de l’espace. Dans cette province très convoitée, le géant minier est en phase de réveil, secouant la vie de ses habitants et des nouveaux arrivants. Revisitant les riches archives de ce pays "proche", le film mesure l’ampleur du défi encore à venir.

Par ce film dense, riche, qui rend compte de l’anarchie de l’exploitation minière au Katanga, le réalisateur belge pointe aussi l’ambivalence et la complexité de ces mouvements qui doivent être étroitement surveillés par un Etat en voie de reconstruction. Si on ne veut pas que l’environnement en pâtisse, et que cet essor profite à tous, sauf au peuple congolais.

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