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LOSAKO
20 mai 2009

ANR : des cadavres dans les placards

39506754Le fait est assez inhabituel pour ne pas être épinglé. L’Agence Nationale des Renseignements est sur la sellette depuis le début de la semaine. La presse, d’habitude frileuse lorsqu’il s’agit de traiter des matières touchant aux services de sécurité, a manifestement décidé de ne plus porter des gants.

Expression d’un ras-le-bol ?

Souci de voir les choses changer et surtout de changer en bien ? C’est certainement l’une ou l’autre. En tout cas, la presse de lundi n’y est pas allée de main morte. Elle a frappé aussi fort qu’elle le pouvait. Et ses accusations, souvent sans nuance, laissent peu de place à l’expression de l’innocence, voire de la bonne foi. La toute puissance agence des renseignements du pays est déjà condamnée et avec elle des agents manifestement nombreux mais qui se révèlent véreux à la tâche.

Pour preuve, ces informations ultrasensibles qui se retrouvent sur toutes les places publiques en Occident et que des chaînes périphériques religieusement suivies dans notre pays reprennent à l’envie. Il y a quelques jours, une consœur parisienne bien au fait des questions congolaises a jeté le monde congolais du renseignement dans l’émoi. Plongeant pratiquement dans les tiroirs de l’A.N.R., elle en a sorti des cadavres et élaboré son information en reprenant des éléments ultra-secrets, dont entre autres des détails qui se retrouvent comme par hasard dans les comptes-rendus des réunions secrètes au niveau le plus élevé de la hiérarchie et qui auraient pu conduire leurs auteurs devant une commission d’enquête pour des interrogatoires bien serrés. A qui la faute ? En tout cas pas au journaliste professionnel qui, de par le Code de Munich, a comme mission principale de rechercher les informations partout. Cela, à la condition de les diffuser correctement, de protéger ses sources par tous les moyens et de ne jamais les livrer quel qu’en soit le prix.

Absence de professionnalisme Le vrai problème se situe au niveau du comportement des agents des services de sécurité. Tout d’abord, faut-il le souligner, le recrutement s’opère sur des bases sentimentales du fait qu’il ne répond à aucun critère objectif. On impose qui son beau-frère, qui son cousin, qui sa belle-sœur, bref des individus sans aucune formation et à la moralité douteuse. Ensuite, les agents ne sont plus recyclés, surtout ceux qui n’ont pas suivi une formation adéquate dans des centres spécialisés dans ce domaine très sensible. On assiste à des scènes ridicules avec des agents de l’ANR qui ne se gênent pas d’exhiber leurs cartes de service en public, notamment dans les bars, les bus, les taxis, les stades de football et certains en arrivent à abuser de leur statut pour menacer leurs voisins. C’est peut être pour cette raison que les autorités viennent d’interdire le système de « Mabanga » car beaucoup d’agents des services de sécurité sont vantés par les artistes musiciens dans des chansons célèbres. D’autres se sont même transformés en déclarants en Douane dans les différentes portes de sortie du pays, tels les aéroports et les ports fluviaux.

Bref, le métier d’agent de sécurité a été galvaudé ou comme on, dit « ndombolisé », la plupart d’entre eux passent leur temps à chercher des informations non pas pour les utiliser au profit de la Nation mais pour les vendre au plus offrant. Pourtant, dans d’autres pays, si l’on connaît les plus hauts responsables des services de sécurité, par contre les agents ont pris l’engagement de passer inaperçus, sinon ils sont gravement sanctionnés. C’est ainsi qu’ils doivent se camoufler en se déguisant en vendeurs de cacahouètes, de cigarettes, en serveurs de restaurants, garçons de chambres dans les hôtels de luxe, cireurs de chaussures, shègues, etc.… . Le plus grave, c’est qu’au pays de feu Mzee L.D. Kabila, on vient d’inventer une trouvaille gênante consistant depuis un certain temps à obliger par des lettres de recommandation des entreprises privées et publiques à embaucher des agents de sécurité à des fonctions bien précises.

20000Gare au mandataire qui osera s’y opposer.

Alors que sous d’autres cieux, la moindre précaution consiste à recruter sur place pour protéger les agents. Le goût du lucre et du gain facile Un autre élément qui caractérise les agents des services de sécurité en RDC, c’est le goût du lucre et du gain facile. On assiste à une course effrénée pour l’acquisition des véhicules de luxe, notamment les Jeeps dernier cri, des maisons somptueuses dans les quartiers les plus huppés de la capitale, des participations dans les entreprises commerciales privées en qualité d’associés. Cela, pour protéger des opérateurs économiques maffieux souvent impliqués dans des transactions frauduleuses ou des trafics des stupéfiants.

Comment alors les services de sécurité ne peuvent-ils pas devenir des miroirs à travers lesquels tous les médias étrangers et centres d’espionnage viennent prendre ce qui les arrange, faisant de la RDC un pays sans secret. De sorte que lorsque les hauts responsables politiques se retrouvent dans des forums internationaux, ils sont dépourvus de moyens de défense en face d’autres puissances car tous les renseignements nécessaires et ultraconfidentiels concernant le pays sont connus d’avance. Voilà pourquoi les agents des services de sécurité se sont transformés en sources d’information des médias et des puissances occidentales.

Grâce à des gadgets sophistiqués, les réunions de travail au niveau le plus élevé de l’A.N.R. sont suivies par les médias étrangers à la minute près, de sorte que le soir toutes les informations les plus confidentielles sont diffusées dans les plus petits détails grâce aux taupes recrutées pour le besoin de cette cause. C’est ce qui s’est passé le vendredi dernier et il est temps qu’un coup de balai soit diligenté pour sanctionner les « taupes ». En effet, comment peut-il être possible que les détails d’une réunion de travail au niveau le plus élevé de la hiérarchie de l’A.N.R. se retrouvent le lendemain à la Une de la radio périphérique la plus prisée en RDC?

Il y a lieu de noter cependant qu’au niveau de l’A.N.R. il existe des agents animés par des sentiments de patriotisme et qui continuent de rendre des services inestimables à la nation au risque même de leur vie et de leurs familles respectives. Mais hélas ! Ils vivent dans des conditions très difficiles et sont souvent victimes des accusations mensongères, car ils refusent de « coopérer». Certains sont morts dans l’anonymat et leurs familles abandonnées à leur triste sort. Le Phare

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