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LOSAKO
22 mai 2009

Assemblée nationale : L'heure est grave !

image_file_195Des députés qui prennent la défense de deux ministres passibles d’une motion de défiance pour « outrage à l’Assemblée nationale et aux députés nationaux » et « abus de pouvoir », cela ne se voit qu’en République démocratique du Congo. Qu’on classe dans le compte des « pertes et profits » les « propos discourtois, mensongers, injurieux et méprisants » tenus le 25 février 2009 à Goma (Nord-Kivu) par le ministre des Affaires étrangères et l’acte « d’avoir instrumentalisé la RTNC » posé par le ministre de la Communication et de Médias, le peuple congolais en reste éberlué. Bien plus, que l’ on verse dans un déballage sur des émoluments sur fond de « mépris inter-institutionnel » susceptible d’aboutir à un arrêt du fonctionnement des institutions nationales, c’est là le triste spectacle qu’ont offert jeudi au Palais du peuple l’ensemble des députés. C’est grave !

Auteur de la motion de défiance contre le ministre des Affaires étrangères « pour outrage à notre chambre basse et aux députés nationaux que nous sommes », le député Emery Okundji Ndjovu ne pensait pas si bien dire en prévenant que « d’aucuns risqueraient de verser cette motion dans la foulée des réactions épidermiques nées au lendemain de la pseudo crise » consécutive à l’entrée des troupes rwandaises en RDC en janvier 2009.

Pourtant, a-t-il expliqué, « notre démarche n’est motivée que par notre sens d’honneur et de dignité d’élu du peuple qui n’entend nullement brader la fonction parlementaire au détriment des intérêts partisans et égoïstes ».

Il reproche au ministre Alexis Thambwe Mwamba d’avoir « relevé à l’opinion qu’un mois d’émolument d’un député peut payer 10 ans de salaire d’un enseignant du Nord-Kivu » et affirmé qu’« on ne devient pas député au sortir de l’université. Nombreux signent des documents sans en connaître ni le contenu, ni la portée ». Lui et 33 autres signataires de la motion de défiance en ont conclu que les déclarations du ministre, « non seulement ne correspondent à la vérité, mais sont simplement démagogiques, diffamatoires et préjudiciables, pour toute une nation en quête de sa dignité et de sa notoriété ».

image_file_1696De son côté, le député Martin Mukonkole reproche quatre griefs au ministre de la Communication et des Médias : « avoir instrumentalisé un service public, en l’occurrence la RTNC (…) ; abus de pouvoir pour avoir décidé allègrement de priver le peuple congolais (…) de la retransmission directe et/ou en différé à la radio ainsi qu’à la télévision de la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire du Parlement de 15 mars 2009, tant au niveau de l’Assemblée nationale que du Sénat ; avoir instruit les services, sans raisons valables, de procéder à la coupure volontaire du signal de la télévision de la chaîne de l’Assemblée nationale ».

Lambert Mende serait aussi coupable d’« avoir pris, à tort, pour prétexte, l’arrêt de la Cour suprême de justice, en rapport avec la restauration en direct des séances de l’Assemblée nationale, pour justifier l’interdiction de la retransmission en direct susvisée, alors que l’arrêt dont question n’interdit pas la retransmission en direct ».

image_file_2137DEPUTES « AVOCATS DE MINISTRES »

Alors que les deux ministres incriminés ont sollicité un délai de 24 heures pour apprêter leurs moyens de défense - portant notamment « sur la manière dont je conçois le rôle positif de l’Assemblée nationale », a dit l’un d’eux -, ce sont curieusement les députés, pour la plupart membres de l’AMP qui ont rivalisé de zèle. S’étant transformés, illico presto et toute honte bue, en « avocats de ministres ».

C’est à croire qu’ils se sont passés la consigne, pour « protéger à tout prix deux ministres du « gouvernement de la majorité » en vue de « faire échec à la motion de défiance » initiée par des députés de l’opposition, allant jusqu’à alléguer que, dans les deux dossiers, il allait de « l’intérêt supérieur de la nation avant la dignité » égratignée des députés.

Et qu’il fallait privilégier le « travail » réalisé par les deux ministres pour la défense du pays et de la démocratie en RDC. Il suffirait des « excuses publiques aux députés nationaux » réunis en séance plénière pour effacer l’opprobre. Non. Le problème fondamental n’est pas celui de savoir si les ministres incriminés ont raison ou pas. Mais celui de les entendre d’abord pour évaluer la substance de leurs arguments de défense avant d’apprécier la manière de traiter des questions sensibles qui touchent à l’honorabilité des institutions nationales, à la dignité des acteurs politiques pour projeter une image crédible du pays à l’extérieur.

Il est aussi important de souligner que dans le cas d’espèce, il ne s’agit pas de la déstabilisation des institutions mais d’un problème individuel qui prend en compte le critère « d’homme d’Etat », sans passion ni élan politicien. D’où l’on ne peut comprendre ce « mépris inter-institutionnel » qui prend des allures inquiétants ces derniers mois au risque de provoquer l’arrêt de l’Etat. Pire, la tendance observée glisse vers un déballage, une fois de plus, inter-institutionnel au grand dam des populations congolaises. Et ce pour des intérêts partisans, sur fond de clientélisme politique alors que le peuple congolais croupit dans une misère indescriptible. Quelle insouciance que de s’adonner à un spectacle indigeste.

Comme si l’on voulait donner raison au président de la République, Joseph Kabila Kabange, qui est à la recherche de « 15 collaborateurs » aux qualités éprouvées doublées de valeurs intrinsèques. C’est grave ! O.M/Le Potentiel

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