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LOSAKO
17 septembre 2009

Les relents de la Françafrique... Enquête sur les biens mal acquis de chefs d'Etat africains

TeodoroObiangDenisSassouNguessoOmarBongoJournée un peu délicate pour l’image de la diplomatie française, ce jeudi. Sauf changement d’agenda de dernière minute, en effet, c’est ce matin que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris examine l’appel controversé qu’en mai dernier, le parquet avait formé contre le feu vert retentissant donné par la doyenne des magistrats parisiens à une enquête judiciaire sur les "biens mal acquis". Par ce vocable, on appelle le patrimoine mobilier et immobilier plantureux que sont supposés détenir en France des dirigeants africains tels le défunt président gabonais Omar Bongo et les actuels présidents du Congo-Brazzaville et de la Guinée-Equatoriale, Denis Sassou Nguesso et Théodore Obiang respectivement.

Selon des ONG luttant contre la corruption, ces chefs d’Etat, en acquérant un patrimoine aussi faramineux alors que leurs propres populations vivent dans la misère, ont commis en France des recels de détournement de fonds publics, blanchiment, abus de biens sociaux et abus de confiance. Il y a quatre mois, une magistrate et non des moindres avait jugé recevable la plainte des ONG. Ce qui autorisait la désignation d’un juge d’instruction et l’ouverture d’une enquête judiciaire. Une décision qui avait été qualifiée d’"historique" par les plaignants.

Sassou_Nguesso_Vesinet_f6152Mais le parquet n’avait pas tardé à faire appel. Ce qui avait été interprété comme révélateur du souci de Paris de ne pas se fâcher avec ses alliés africains, aussi controversés soient-ils. Et donc de leur éviter un déballage judiciaire gênant sur leurs fortunes.

Tentant d’apaiser le tollé, la Garde des Sceaux de l’époque, Rachida Dati, avait certifié n’être aucunement intervenue dans la décision du parquet, basée sur des fondements "purement juridiques", avait-elle assuré. Cette thèse, toutefois, n’avait pas convaincu grand monde. D’abord, depuis le retour en 2002 de la droite au gouvernement, les parquets agissent habituellement sur injonction directe et revendiquée du ministère de la Justice. Ensuite, à trois reprises déjà ces dernières années, le même parquet avait classé sans suite ou requis l’irrecevabilité de plaintes similaires. Ce qui traduit pour le moins son manque d’empressement à ce que des juges fourrent leur nez dans ces dossiers diplomatiquement sensibles.

575929089_1be0819d45Ce retour des "biens mal acquis" à l’avant-scène judiciaire survient alors que, ces dernières semaines, ont été doublement humés les relents de la Françafrique - le nom donné aux collusions affairistes entre Paris et les régimes formant son pré carré africain.

D’une part, les vacances passées cet été en France par le président du Cameroun Paul Biya (dont le nom est également cité dans ce dossier) ont fait jaser. Avec une quarantaine de ses proches, ce chef d’Etat a passé trois semaines dans des palaces de la côte atlantique, y dépensant, selon des médias, la bagatelle d’1 million d’euros.

D’autre part, l’avocat Robert Bourgi, un proche du président Sarkozy et son conseiller de l’ombre pour les affaires africaines, a fait d’éloquentes déclarations. Il a confirmé publiquement que, lors de l’avant-dernier remaniement ministériel à Paris, Omar Bongo avait, par un simple coup de téléphone "ferme et voilé de menaces", obtenu le remplacement, par une personnalité jugée plus amicale en Afrique, de l’ex - secrétaire d’Etat à la Coopération Jean-Marie Bockel. Qui avait très imprudemment promis d’assainir les rouages opaques, voire glauques de la Françafrique.

bongo_edithLa mort d'Omar Bongo en juin ne change rien à la procédure, selon les plaignants.

Une dizaine de membres de la famille Bongo ont été cités en 2007 comme étant les détenteurs de comptes bancaires et/ou de propriétés en France dans un rapport d'enquête de police.

De son côté, M. Sassou Nguesso possèderait un hôtel particulier de 700 m2 dans les Yvelines et un appartement dans le VIIe arrondissement de Paris, selon cette même enquête policière. Plusieurs biens en région parisienne sont attribués à ses proches.

Aucune action publique n'est cependant envisageable contre les chefs d'Etat, qui disposent d'une immunité liée à leur fonction.

Selon le ministère des Affaires étrangères, "les chefs d'Etat en exercice bénéficient d'une inviolabilité et d'une immunité de juridiction pénale absolue". En revanche, les membres de leur famille (proches ou éloignés) ne bénéficient pas de cette immunité à l'étranger sauf "s'ils accomplissent pour le compte de l'Etat étranger une mission officielle".

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Commentaires
P
C'est aux peuples africains de rentrer dans l'histoire par des actes pour empêcher ces dynasties de père en fils ,car le monde bouge mais les africains tardent à signer dans le livre d'histoire leur révolution parcequ'ils se laissent diviser et caresser par l'ombre de la démocratie et pourtant ni la vie,ni la mort,ni la misère,ni l'avenir et le présent leurs promis par les puissances et les dominations ne peuvent leurs témoigner l'amour du changement de leurs destinés qui sont inscrits à l'avance s'ils ne bougent pas les limites leurs tracer: " you can change your destinity AFRICANS."
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