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LOSAKO
29 mars 2010

Elections 2010-2011 : tempête dans les Grands Lacs

untitled2Les pays des Grands Lacs ne sont pas encore sortis de l’auberge. Le vent électoral qui souffle déjà sur le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo risque d’entraîner à nouveau la région dans la violence. Des signes perceptibles sont observés au Burundi. Au Rwanda, des voix s’élèvent pour stigmatiser une certaine pression sur l’Opposition. Ce n’est pas bon signe. Comme si la tempête soufflait déjà sur les Grands Lacs.

International Crisis Group, ICG, organisation internationale non gouvernementale spécialisée dans la prévention des confits, basée en Afrique à Nairobi, au Kenya, est inquiète à l’approche de nouvelles élections dans les pays des Grands Lacs. Pour prévenir tout dérapage, International Crisis Group préconise la mise sur place d’une « Force régionale » de sécurité.

Si cette organisation ne décrit pas la forme de cette force régionale, ne précise ni son mandat, ni son commandement militaire et moins encore les pays qui pourraient fournir des contingents, relève toutefois que la situation au Burundi est porteuse de germes de violences. Aussi, ICG estime qu’il faut tout mettre en œuvre pour soutenir les services de sécurité au Burundi.

Au fait, les nouvelles en provenance du Burundi ne sont pas du tout rassurantes. Chaque jour qui passe, confirme la « crise » au sein de l’armée. En effet, les officiers subalternes ont déjà brandi la menace. « Si nos revendications ne sont pas prises au sérieux, nous allons incendier les bureaux de vote », ont-ils laissé entendre. Ils s’insurgent contre leurs conditions de vie et de salaire.

Pas plus tard que la semaine dernière, le général Germain Nyangokana, chef d’Etat-major de l’armée burundaise a fait justement allusion à cette crise au sein de l’armée et qui « pourrait précipiter le pays dans le gouffre ». Il a invité la classe politique burundaise, toute tendance confondue, à tout mettre en œuvre pour que les élections se passent dans le calme.

Ce cri d’alarme intervient à 53 jours des élections communales au Burundi. 117 communes sont concernées et les élections sont prévues le 21 mai 2010. Un mois plus tard, c’est-à-dire le 28 juin, ce sera la présidentielle. Suivies des élections législatives le 22 juillet et sénatoriales le 28 juillet 2010. A en croire de nombreux observateurs, la tension est perceptible au Burundi. Surtout que tous les « gros poissons » du Burundi se sont déclarés partants pour les prochaines élections. Il s’agit particulièrement du président en exercice, Pierre Nkurunziza, de l’opposant emblématique Paul Nyangoma, sans oublier bien sûr le leader des FNL, Radjabu.

Au Rwanda, les forces de l’Opposition affirment qu’elles sont l’objet de pressions de la part du pouvoir en place. La dernière nouvelle en date est celle de la candidate Victoire Ingabire Umuhoza. Elle a été interdite de quitter Kigali après avoir été interpellée par la Police. Auparavant, Kigali a été secoué par l’explosion des grenades avec mort d’hommes. Au Rwanda, l’élection présidentielle est fixée en août 2010 et le président Paul Kagame qui est candidat à sa propre élection est sûr de succéder à lui-même.

Ces tensions manifestes pourraient avoir des effets d’entraînement sur la République démocratique du Congo. Car dans ce dernier pays, les élections sont également prévues en 2011. Mais déjà, c’est la pré-campagne électorale qui ne dit pas son nom, mais pourrait surchauffer les esprits.

Ils_mange_ensembleFORCE REGIONALE : POUR QUOI FAIRE ?

Il est un fait indéniable qu’il faut analyser sereinement tous ces signaux tout en poussant les réflexions plus loin. Certes, l’on peut saluer cette proposition de l’ International Crisis Group de constituer une « Force régionale » pour soutenir la sécurité en prévision de ces élections. Mais cette force régionale sera composée de qui et qui la financera ? Va-t-elle se retirer après les élections ?

Il y a déjà la malheureuse expérience de la mission de paix de l’Union africaine tant au Darfour qu’en Somalie. Les continents qui sont sur place rencontrent pas mal de difficultés dans la mesure où tous ceux qui avaient émis des promesses pour fournir une assistance logistique conséquente n’ont pas du tout honoré leurs engagements. A 53 jours des élections communales au Burundi, on ne peut relever le défi de constituer une force régionale.

D’autre part, même si cette force régionale militaire est constituée, pour quelle finalité ( ?) Le Burundi, le Rwanda et la RDC ont déjà bénéficié des missions de paix de l’ONU :la MINUAR, la MONUB et la MONUC. Tout le monde sait comment ces missions ont été accomplies. En quoi cette force régionale va-t-elle différer de l’EUROFORCE qui a été en République démocratique du Congo ? Or après les élections en RDC, des combats intenses ont eu lieu au Kivu. Auparavant, entre deux tours de la présidentielle congolaise, les éléments de JP Bemba et ceux de la garde présidentielle se sont violemment affrontés en plein centre-ville de Kinshasa.

La constitution de cette force régionale devrait avant tout tirer les leçons utiles de tous ces événements.

NON A LA MILITARISATION DE LA REGION

kab_kagA l’approche des événements dans la région des Grands Lacs, il importe de mettre un terme à la « militarisation de la région ». Il est un fait indéniable que cette subtile approche vise à créer les « vainqueurs » d’un coté et les « vaincus » de l’autre pour continuer à exploiter les richesses immenses que recèle cette région des Grands Lacs.

Cet aspect du problème est l’une des causes principales des conflits armés dans cette région des Grands Lacs. Tant que les forces centrifuges continueront à exploiter illégalement les richesses de la région, toutes les élections ne seront que des mirages. Bien plus, elles permettront de renforcer ainsi l’idée du « pouvoir de domination », un autre fléau qui favorise la violence dans la région.

La panacée passe par la constitution des « Armées » réellement au service de la Nation et comme socles des institutions nationales. Seule la démocratisation peut aider à atteindre cet objectif pour que la tempête ne souffle pas dans la région des Grands Lacs. C’est sur ce point que les pays de vieille démocratie, particulièrement les Etats-Unis et ceux de l’Union européenne doivent concentrer leurs efforts. Pour quelles raisons multiplient-ils des « envoyés spéciaux » dans cette région ?

Entre-temps, au plan interne, il importe de faire montre de hautes responsabilités politiques pour privilégier avant tout l’intérêt supérieur de la Nation. Plutôt que de se compromettre pour des raisons assassines et égoïstes.

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