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LOSAKO
26 janvier 2011

Manif à Bruxelles : «Kabila dégage!»

CHEIKFITANEWS_S1380016A l’occasion de la «célébration» du dixième anniversaire de l’accession de «Joseph Kabila» à la tête de la RD Congo (26 janvier 2001-26 janvier 2011), des Congolais de Bruxelles ont organisé, mercredi 26 janvier, un sit-in «devant» la chancellerie de l’ambassade congolaise sise 30, rue Marie de Bourgogne. Initiée par deux organisations associatives (Haut conseil de libération et Ba mama Totelema), la manifestation a été l’occasion de dénoncer les "crimes du régime" mais aussi "l’échec" en matière sécuritaire, économique et sociale. Paraphrasant les protestataires tunisiens, les Congolais scandaient : «Kabila dégage !». Notons cependant que la mobilisation n’est pas allée au-delà des espérances. "C’est un jour ouvrable", expliquent les organisateurs.

C’est un secret de Polichinelle de relever qu’un "désamour cordial" caractérise les relations entre le successeur de "Mzee" et la grande majorité des Congolais de la diaspora. Outre la succession aux allures dynastiques, trois causes majeures peuvent servir de début d’explications : la personnalité mystérieuse du nouveau président de la République s’illustrant notamment par une «distance» par rapport à la population, l’incapacité – l’absence de volonté politique ? – de rencontrer les attentes de la population en termes de sécurité et d’amélioration des conditions sociales. Il y a enfin la brutalité. La dérive autoritaire du régime.

L’assassinat du défenseur des droits humains Floribert Chebeya Bahizire, la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana Edadi et la mort du Bruxellois Armand Tungulu Mudiandambu dans un cachot de la garde présidentielle au Camp Tshatshi n’ont pas manqué de consolider le mur de la méfiance. Aux cris de «Kabila, assassin !», «Kabila a massacré des étudiants à l’université de Kinshasa, la communauté internationale n’a pas bronché», «Peuple congolais, levez-vous, ne comptez pas sur les autres nations pour résoudre vos problèmes», des Congolais de Bruxelles ont réclamé mercredi «le départ de Joseph Kabila avant l’organisation des élections». Le président sortant est qualifié de «criminel» dont «la place se trouve à la Cour pénale internationale» à La Haye. Dans un tract distribué aux passants, les organisateurs de la «manif » demandent, non sans une certaine candeur, à la «communauté internationale de ne plus soutenir Joseph Kabila et de se ranger dès à présent du côté du peuple congolais.» La même «communauté internationale» est invitée à «ne plus accorder des visas d’entrée dans l’espace Schengen à Joseph Kabila et ses proches» et de «geler» leurs «avoirs et fortunes».

«Un vent révolutionnaire souffle sur l’Afrique»

CHEIKFITANEWS_S1380015A propos de la «faible mobilisation», les organisateurs s’expliquent et précisent les autres objectifs de l’événement. «La faible mobilisation apparente procède au fait que nous sommes un jour ouvrable. Comme vous pouvez l’imaginer, la plupart de nos membres sont au travail, commente Henri Muke Disuishe, ancien président des Bana Congo. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons jugé bon d’organiser un sit-in en lieu en lieu et place d’une marche. Comme toujours, nous serons rejoints par d’autres camarades dans les minutes qui suivent.» S’agissant de la date choisie pour la «démonstration», Muke dit : «Cette date constitue tout un symbole : la célébration du dixième anniversaire de l’avènement de Joseph Kabila à la tête de l’Etat. Nous avons saisi cette occasion pour lui signifier que «dix ans, ça suffit !». Pour «Henry», le président sortant n’a apporté aucun «changement qualitatif» dans la vie quotidienne des Congolais. «Bien au contraire, souligne-t-il, Joseph Kabila n’a honoré aucune de ses promesses. Il a, en revanche, causé beaucoup de mal à notre peuple. Il est temps qu’il parte!» Des manifestations organisées à Bruxelles suffiront-elles comme moyen de pression? «Nous avons des relais à Kinshasa…».

Pour Wilkens Alhongo, la faiblesse numérique des participants importe peu. «L’important pour nous, dit-il, est de faire passer le message à Joseph Kabila.» Quel est le contenu de ce message ? «Il s’agit de faire savoir à Joseph Kabila ainsi qu’au système qu’il incarne qu’il y a un vent révolutionnaire qui souffle actuellement sur le continent africain. Ce vent vient d’emporter le président tunisien Ben Ali. C’est ce même vent qui est entrain de secouer l’Egypte. Joseph Kabila doit prendre ses dispositions pour «dégager»…».

Le dernier mot revient à la très bouillante Josée Likembe de l’association «Ba Mama Totelema» : «Le sit-in d’aujourd’hui ne constitue que le point de départ des actions futures.» Pour «Mama Josée», ces actions seront l’occasion de clamer à haute voix que les dix années du régime Kabila ont été couronnées par un «échec patent». «Kabila a consacré ces dix années à éliminer les meilleurs de nos concitoyens, dit-elle. La prison de Makala est remplie de détenus sans dossier judiciaire. Ils sont là par la volonté du chef de l’Etat. A l’Est, Kabila paraît impuissant face aux viols et meurtres imputés aux groupes armés. Maintenant, il a tripatouillé la Constitution en imposant le scrutin présidentiel à un tour rien que pour s’accrocher au pouvoir. Nous n’allons pas le laisser faire.» Et de conclure : «Nous en avons marre. Qu’il parte ! Tolembii ! Akende !»

Issa Djema/B.A.W

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