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LOSAKO
25 juillet 2011

Bemba met la pression sur l'oppostion congolaise en se déclarant candidat pour l'élection présidentielle 2011

jean-pierre-bemba_1290185405Au cours de son congrès tenu vendredi 22 et samedi 23 juillet à Kinshasa, les militants du MLC (Mouvement de libération du Congo) ont renouvelé leur loyauté à leur leader Jean-Pierre Bemba Gombo en le «plébiscitant» candidat du parti à l’élection présidentielle. Et ce, en attendant la désignation du «candidat unique» de l’opposition pour affronter le président sortant «Joseph Kabila». Détenu depuis juillet 2008 dans une cellule de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas, le «chairman» a été "reconduit", par la même occasion, à la tête de ce groupement politique pour un nouveau bail de cinq ans. Certains milieux de l’opposition ne cachaient pas, le week-end, une "émotion" bien compréhensible.

Trois thèmes ont dominé les trvaux du congrès du MLC : le projet politique ou la vision du MLC de la société congolaise de demain; les alliances avec les partis politiques et les élections générales. Ces trois sujets ont été traités respectivement par Jean-Lucien Busa, Raymond Ramazani Baya et Fidèle Babala.

Bien que physiquement absent, le leader du MLC, le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo, était présent dans tous les esprits à travers son «discours d’ouverture» lu par le secrétaire général du MLC, Thomas Luhaka Losendjola. Dans ce speech, Bemba dit clairement sa volonté d’être le candidat de ce parti à l’élection présidentielle prévue le 28 novembre prochain. Un parti qu’il a fondé en novembre 1998. "Ma candidature à l’élection présidentielle, écrit-il, sera, si toutefois vous l’agréez, une candidature pour une victoire certaine au scrutin prévu le 28 novembre ». «JPB» de souligner que sa volonté «de servir le Congo est intacte». Puisant sa force mentale dans une certaine spiritualité, il assure les congressistes de sa détermination à se battre jusqu’au bout en relevant au passage qu’il ne craint nullement «la justice des hommes». Il ne craint que «la justice de Dieu». Aussi son «regard est résolument rivé sur l’échéance de 2011». Il dit s’y être préparé «chaque jour».

La suite est connue, l’ancien vice-président de la RD Congo Bemba Gombo a été «plébiscité» candidat de son parti à l’élection présidentielle. Les candidats du MLC aux législatives devaient être désignés lors de ces assises.

Dans les milieux kabilistes, la candidature de Bemba à la présidentielle a été accueillie par des moqueries. "C’est une candidature risible", a-t-on entendu. En effet, pour être candidat à un mandat électif, il faut d’abord avoir la qualité d’électeur. Ce qui implique pour le sujet la nécessité de se rendre dans un bureau de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) pour se faire enregistrer en laissant notamment ses empreintes digitales. Jusqu’à preuve du contraire, il est impossible pour "Jean-Pierre" d’accomplir cette démarche.

Pour les observateurs avertis de la politique nationale congolaise, l’annonce de la candidature de Bemba n’est pas une surprise. Interrogé sur cette question mi-avril dernier par Congo Indépendant, Jean-Jacques Mbungani Mbanda, alors représentant du MLC au Benelux, déclarait ces mots : «C’est une question qui se pose. (…), au moment où je vous parle, Jean-Pierre Bemba jouit pleinement de ses droits civiques et politiques. Rien ne l’empêche donc de présenter sa candidature à l’élection présidentielle. L’opportunité de cette candidature fera l’objet d’un examen au niveau du bureau politique du parti.» Evoquant la question relative à la désignation du «candidat unique» de l’opposition, il ajoutait : «La position du MLC est claire. A savoir que l’opposition doit s’organiser afin de s’aligner derrière un seul candidat lors du scrutin présidentiel. (…).» Pour Mbungani, les forces de l’opposition devaient poursuivre «le dialogue qui a cours actuellement.»

3346748740_2a9b37bbc7_oRéactions

Dans certains milieux de l’opposition congolaise, la candidature du leader du MLC à l’élection présidentielle a été accueillie comme un «coup de tonnerre» pour les uns et comme un «revirement» pour d’autres. Rappelons que le vendredi le 15 juillet, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le probable s’est rendu à La Haye où il a conversé avec Bemba pendant plus d’une heure. Les deux hommes n’ont pas manqué de manifesté leur "convergence de vue" sur la situation générale du pays qualifiée de «catastrophique». Lors de cette entrevue, les deux hommes ont évoqué également l’épineuse question du processus électoral. Sans d’autres précisions. Tout semblait baigner dans l’huile.

Au cours du week-end qui s’achève, Congo Indépendant s’est efforcé de recueillir des réactions des opérateurs politiques de l’opposition. «La candidature de Bemba à l’élection présidentielle constitue une erreur, estime l’ancien secrétaire d’Etat à Information Vincent Nzuzi Mulamba. Jean-Pierre Bemba risque ainsi de fragiliser l’opposition. Il cherche sans doute à exercer une pression accrue sur la CPI.» Et d’ajouter : «Bemba est encore jeune. Il aurait pu attendre encore cinq ans avant de rebondir.» Un avis partagé par un ancien mobutiste qui considère que le sénateur congolais devrait consacrer "toute son énergie" à se faire innocenter. «Le chairman» vient de poser une «candidature juridiquement fictive», ricane un juriste qui a requis l’anonymat. Proche d’Etienne Tshisekedi, Tharcisse Loseke Nembalemba, cofondateur de l’ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), reconnaît au leader du MLC le droit d’exprimer ses ambitions. «Il est encore présumé innocent», dit-il avant de mettre un bémol : «J’ose espérer que cette candidature n’aura pas pour effet de mettre en mal l’unité de l’opposition après la rencontre Tshisekedi-Bemba».

Il importe d’ouvrir la parenthèse pour relever que dix mois après l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle, le leader de l’UDPS peine à fédérer. «Il ne conjugue pas assez le verbe rassembler», disent ses camarades de l’opposition tout en lui reconnaissant un certain «droit d’aînesse». Les opposants continuent à attendre des "signaux". Dans l’interview accordée à Congo Indépendant, Etienne Tshisekedi a laissé entendre que la désignation du "candidat unique" de l’opposition sera au centre des négociations prévues à son retour au pays. Fermons la parenthèse.

Ancien coordonnateur Europe de l’AJPBA (Association des Amis de Jean-Pierre Bemba), président de la «Dynamique diaspora congolaise», Dieudonné Wabi salue «positivement» la candidature de Bemba. Pour lui, ce positionnement permettra au «chairman» «de peser lors des négociations pour la désignation du candidat unique de l’opposition». Cette annonce ne risque-t-elle pas d’affaiblir cette même opposition ? Sur un ton pessimiste, Wabi dit constater que «personne n’a jusqu’ici réussi à rassembler l’opposition». «Les forces de l’opposition doivent se mettre ensemble autour d’un programme et non autour d’une personne», souligne-t-il avant de conclure : «Etienne Tshisekedi peine à démontrer ses qualités de rassembleur. Les forces e l’opposition sont en manque d’un leader fédérateur pour le moment...»

63895769Au MLC, on tente de calmer les esprits. Promu récemment secrétaire national adjoint chargé des Relations extérieures, Jean-Jacques Mbungani Mbanda joue la carte de l’apaisement. Pour lui, la candidature de Jean-Pierre Bemba à l’élection présidentielle constitue un «témoignage de solidarité» à l’égard d’un homme privé injustement de liberté. Selon Mbungani, le MLC reste ouvert aux négociations en vue de la désignation non seulement du «candidat unique» de l’opposition mais aussi à l’élaboration d’un «programme commun». «Le MLC entend appuyer le candidat qui présentera le meilleur profil», a-t-il souligné.

Le tout-puissant procureur Luis Moreno-Ocampo

Sur le plan interne au MLC, «JPB» vient de "remporter" son bras de fer politique avec François Muamba Tshishimbi, son ancien «numéro deux». Ce dernier a été accusé, à tort ou à raison, de «tentative de putsch» par certaines camarades qui lui reprochaient de vouloir devenir «chairmain» à la place du «chairmain». Muamba a été évincé le 18 avril dernier.

Qu’en est-il de la situation de Bemba au plan judiciaire?

Lors du démarrage du procès en novembre de l’année dernière, le conseil du sénateur congolais avait exigé la comparution des personnalités centrafricaines dont les noms sont repris dans l’acte d’accusation établi par la justice de ce pays. A savoir notamment de l’ancien président Ange-Félix Patassé (décédé le 5 avril 2011). Le conseil avait demandé également la comparution de l’actuel chef d’Etat François Bozizé. Celui-ci était le chef d’un groupe rebelle au moins de la commission présumée des «crimes de guerre et crimes contre l’humanité» imputés aux hommes de Bemba lesquels se trouvaient sous le commandement de l’état-major de l’armée centrafricaine. Depuis le démarrage du procès, la défense ne cesse de soutenir que le leader du MLC «n’a jamais fait partie de la chaîne de commandement des hommes déployés à Bangui». Le tout-puissant et très médiatique procureur près la CPI, Luis Moreno-Ocampo, s’obstine à garder son "gros poisson". Jusqu’à quand?

B.A.W

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