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LOSAKO
20 novembre 2012

RDC: le M23 prend le contrôle de l'aéroport de Goma, tensions avec le Rwanda

M23_goma_afpLes rebelles du M23 poursuivent une offensive majeure jusque dans la ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), provoquant la fuite de chefs militaires et de civils congolais dimanche ainsi que l'exode de réfugiés d'un camp voisin. Ils affirment avoir pris l'aéroport.

Les tirs entre les rebelles et l'armée ont repris, les bombardements aussi. Les combats ont fait des blessés, et provoqué un nouveau mouvement de panique dans la population.

Les rebelles congolais, qui mènent leur plus forte offensive depuis leur mutinerie en mai dernier dans le Kivu, une région minière limitrophe du Rwanda, ont repris leur progression qu'ils avaient arrêté leur progression à environ cinq kilomètres du centre de la ville. Ils menacent de "prendre" la ville s'ils étaient attaqués par l'armée.

Ce lundi, le M23 affirme sur sa page Facebook avoir pris le contrôle de l'aéroport de la ville. Une source locale, contactée par la RTBF, affirme que des rebelles auraient pénétré dans la ville, trouvant peu de résistance et qu'on entend des tirs à l'arme légère. Selon une source militaire locale citée par Le Soir, la ville serait aux mains des rebelles appuyés par des forces rwandaises.

Conséquence de ces combats, les Nations unies vont évacuer mardi leurs employés "non essentiels" de la ville. Les Casques bleus de l'ONU resteront en revanche dans la ville pour assurer leur mission de protection des civils, a précisé Kieran Dwyer, porte-parole des forces de maintien de la paix de l'ONU.

Le gouvernement refuse de négocier

KampalaLe mouvement rebelle avait lancé un ultimatum à Kinshasa. Il donnait 24 heures aux autorités congolaises pour entamer des négociations de paix et ordonner le retrait de ses forces dans la région de Goma. Réponse de Kinshasa : le gouvernement "ne négociera pas" avec les rebelles, a affirmé lundi Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement.

"Ce sont des forces fictives mises en place par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles en RDC", a déclaré Lambert Mende. "Nous préférons négocier avec le Rwanda, l'agresseur réel au sein de la Conférence internationale sur la région des grands lacs" (CIRGL), a ajouté M. Mende. "On ne négocie pas avec une fiction, la fiction c'est le vide", a lancé M. Mende. "Le gouvernement est occupé à négocier avec l'agresseur réel au sein du CIRGL. Je crois que c'est ça que le peuple congolais souhaite", a-t-il poursuivi.

Le M23 a exigé dans un communiqué "la déclaration officielle et publique à la radio et à la télévision nationale par le gouvernement de Kinshasa dans un délai ne dépassant pas 24 heures annonçant l'ouverture de négociations politiques directes avec le M23 élargies à l'opposition politique, à la société civile et à la diaspora congolaise".

"Nous n'allons pas, en interagissant avec de tel groupe, prêter notre concours à un Etat agresseur pour lui permettre de se dédouaner des pressions internationales qui sont en train de fondre sur lui (...)", a affirmé M. Mende, dans une nouvelle référence au Rwanda, accusé par Kinshasa et l'ONU d'appuyer la rébellion du M23.

L'armée de RDC a "délibérément bombardé le Rwanda"

L'armée gouvernementale de République démocratique du Congo (RDC) a "délibérément" bombardé le Rwanda lundi, a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'armée rwandaise le général Joseph Nzabamwita, ajoutant que Kigali faisait pour l'heure preuve de retenue.  

"Les FARDC (Forces armées de RDC) ont délibérément bombardé le Rwanda, en utilisant un tank T55 et des obus de mortiers", dans la zone de l'aéroport de Gisenyi, localité frontalière de Goma, capitale de la province congolaise du Nord-Kivu aux portes de laquelle les rebelles congolais du M23 ont pris position ce week-end.

Des combats ce week-end

M23_goma_afpDes hélicoptères de l'ONU qui appuient l'armée gouvernementale ont tiré dimanche des roquettes et obus pour tenter d'endiguer l'avancée rebelle vers l'aéroport de Goma, a indiqué un porte-parole des Nations unies. Les militaires mandatés par l'ONU ont "notamment utilisé quatre hélicoptères de combat", a déclaré à l'AFP Kieran Dwyer, ce porte-parole. Des milliers de civils ont fui la zone des combats, a ajouté Kieran Dwyer.

Le responsable militaire du Mouvement du 23 mars dans ce secteur, le colonel Innocent Kayina, interrogé par un correspondant de l'AFP, a déclaré s'arrêter près de Munigi, au nord près de l'aéroport. Mais, "si les FARDC (Forces armées de la RD Congo) nous attaquent, on prendra la ville", a-t-il ajouté.

Aucun corps ni aucune trace de combat n'était visible à proximité de Munigi, qui jouxte une base de l'ONU occupée par un bataillon sud-africain. Le porte-parole de l'armée à Goma, interrogé au téléphone, a démenti le contrôle par le M23 de Munigi et affirmé que les FARDC étaient en position dans cet endroit et aux abords de la ville.

Exode

Dimanche, les responsables civils sont partis par bateaux sur le lac Kivu vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu distante d'environ 80 kilomètres au sud où ils sont arrivés en fin d'après-midi. Les chefs militaires se seraient regroupés à Sake (20 km à l'est de Goma).

Le camp de réfugiés de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, qui comptait avant la reprise des combats 30 000 personnes, s'est vidé dès le passage de la colonne du M23. Ses occupants ont repris la route vers le sud sans s'arrêter à Goma.

Le porte-parole de la province du Nord-Kivu, Célestin Sibomana avait évoqué au téléphone avec l'AFP "une débandade" et dénoncé l'inaction des Casques bleus. Les Casques bleus étaient déjà intervenus samedi avec des hélicoptères de combat. Mais le M23 a exigé, dimanche matin, que la Monusco "montre" sa neutralité sur le terrain (...) "S'ils continuent à nous bombarder, nous allons réagir", a déclaré un porte-parole du mouvement.

Réactions internationales

Onu_congo_rwandaLes forces de l'ONU resteront dans Goma (est), a assuré dimanche le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ajoutant qu'aucune action visant les forces de l'ONU "ne sera tolérée". L'ONU dispose de 6700 hommes dans le Nord-Kivu. Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé samedi l'arrêt de l'avance de la rébellion vers Goma et que "tout soutien extérieur et toute fourniture d'équipement au M23 cessent immédiatement". Kinshasa et l'ONU accusent le Rwanda de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément.

La représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé dimanche aux rebelles de "cesser immédiatement leur offensive militaire"sur Goma. "Tout soutien au M23, en violation du régime de sanctions et de l'embargo sur les armes doit cesser", a-t-elle réclamé.

"L'Union européenne renouvelle sa condamnation du groupe rebelle du M23 et des autres groupes armés dans la région et réclame la cessation immédiate des violences, y compris les violences sexuelles, les violations des droits de l'Homme et le recrutement d'enfants soldats. L'UE condamne fermement les démarches adoptées par le M23 pour établir une administration parallèle (à celle de Kinshasa) dans les zones qu'il contrôle", indiquent les conclusions publiées lundi en marge d'une réunion des chefs de la diplomatie des 27 à Bruxelles.

Paris a de son côté "mis en garde quiconque contribuerait, de façon directe ou indirecte, à une nouvelle aggravation de la situation". Londres a également appelé le M23 à cesser "immédiatement" toute violence.

Qui est le M23?

Le M23 a été créé début mai dans le Nord-Kivu par des militaires qui avaient pour la plupart combattu au sein de la rébellion pro-rwandaise du Congrès national pour la défense du peuple. Ils ont officiellement intégré l'armée en 2009 après un accord avec le gouvernement, mais se sont mutinés en avril dernier, arguant que Kinshasa n'avait pas respecté ses engagements.

Avec AFP

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