La RDC dans la tourmante
Des combats se déroulent en plusieurs points du Nord-Kivu au Nord-Katanga, ce vendredi 1er mars, au lendemain de la prise de contrôle de la ville de Rusthuru par des milices. Des combats opposent également deux factions opposées du M23 dans la même zone. Dans le territoire de Masisi, au moins 50 personnes ont été tuées dans des combats opposant les forces congolaises aux miliciens de l'APCLS, une milice Maï-Maï.
Des combats éclatent dans plusieurs zones de la région, opposant les différentes parties en présence dans des combats meurtriers.
Au Katanga
Des affrontements ont eu lieu dans le Nord-Katanga entre les miliciens de Kyungu Mutanga, alias « Gédéon », évadé de prison en septembre dernier, et les forces de l'armée congolaise. Plusieurs milliers de civils ont fui la région.
Des forces congolaises face à l'APCLS
Dans la région de collines du territoire de Masisi, des combats violents opposent depuis deux jours les forces congolaises à des miliciens Maï-Maï de l’APCLS, l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain.
Les affrontements dans la ville de Kitchanga ont dans un premier temps opposé les miliciens Maï-Maï de l'APCLS à des réfugiés, avant de tourner à l’affrontement direct entre l'APCLS et les forces de l'armée congolaise. Au moins 50 personnes ont été tuées dans ces combats, selon un bilan délivré par la Monusco. Des dizaines, voire des centaines d'autres ont été blessées. La Monusco poursuit les évacuations de blessés vers Goma.
Les habitants de Kitchanga, dont le centre ville a été incendié par les combattants, payent un très lourd tribut. Quasiment toutes les maisons du centre ville ont été détruites par les flammes, et 3500 personnes ont trouvé refuge dans la base de la Monusco.
Maï-Maï contre Maï-Maï
Dans le territoire de Rutshuru, ce sont des combats entre milices Maï-Maï opposées qui sèment la confusion. Dans la localité de Kiwanja, des affrontements entre miliciens auraient fait plusieurs morts. À Rutshuru des Maï-Maï et des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ont investi la ville dans la soirée du jeudi 28 février et s'y trouvaient encore ce vendredi, en milieu de mi journée.
Factions opposées du M23
Le M23 est lui aussi divisé entre les factions de Sultani Makenga et celle de la branche politique du mouvement, Jean-Marie Runiga, désavoué mercredi par ses anciens camarades.
Des combats entre ces deux faction ont eu lieu jeudi 28 février et se poursuivaient ce vendredi 1er mars, dans la matinée, dans la zone de Kibamba.
Ces combats se déroulent dans la région du Rutshuru, à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale provinciale Goma. Ils mettent aux prises les partisans de Jean-Marie Runiga, l'ancien chef politique du M23, récemment destitué de son poste, et les fidèles de Sultani Makenga, commandant militaire du groupe rebelle.
Aucun bilan des pertes humaines n'avait pu être recueilli dans la matinée, mais les combats qui se sont poursuivis la nuit dernière ont été qualifiés par un officier du M23 de "violents", notamment dans la zone de Kibumba.
Les forces de Sultani Makenga sont regroupées à Bunagana, sur la frontière ougandaise, alors que celle de Rugani stationnent à Kibumba, prés de Goma. Des partisans du général rebelle Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, se sont joint aux forces de Rugani.
La rivalité entre les deux hommes, déjà ancienne, s'est accentuée avec la signature le 24 février d'un accord-cadre à Addis Abeba entre onze pays pour le rétablissement de la paix dans la région.
Runiga aurait, selon plusieurs sources militaires, souhaité reprendre l'offensive armée alors que Makenga prône une stabilisation. Des premiers affrontements en début de semaine ont fait une dizaine de morts.
Ces heurts se produisent alors que plus à l'ouest, toujours dans la même province instable du Nord-Kivu, l'armée gouvernementale congolaise s'oppose depuis jeudi matin à un groupe armé local, l'Alliance des patriotes pour une Congo libre et souverain (APCLS). Selon l'ONU, 36 personnes dont 10 civils ont été tués dans ce secteur, en bordure de la région du Masisi, près de la localité de Kitshanga.
O.M./RFI