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LOSAKO
31 mars 2013

Des soldats sud-africains signalés à Gemena... Après le Kivu, l'Equateur ?

zuma-kabilaDes sources locales au chef-lieu du district du Sud Ubangi rapportent que plusieurs avions C 130 de l’armée sud-africaine "ont débarqué" des hélicoptères qui seraient en cours de montage. La province de l’Equateur est frontalière avec la République Centrafricaine. Depuis janvier dernier, l’Afrique du Sud avait envoyé 400 soldats à Bangui à la rescousse du régime de François Bozize. Treize de ceux-ci ont été tués lors de l’entrée de combattants de «la Séléka». Le président Jacob Zuma avait traité les nouveaux maîtres de la RCA de «bandits». Le chef d’Etat sud-africain préparerait-il une "opération punitive" à partir du territoire congolais?

Selon des informations encore fragmentaires, des avions C130 de l’armée sud-africaine ont effectué, au cours des journées du mercredi 27 et jeudi 28 mars, plusieurs rotations sur l’aéroport de Gemena, en plein pays Ngbaka, autrefois fief de Jean-Pierre Bemba Gombo, le leader du MLC (Mouvement de libération du Congo). «Ces aéronefs ont débarqué des hélicoptères qui sont en cours de montage, indique une source locale».

Première puissance militaire du continent africain, la République Sud-Africaine avait envoyé, en janvier dernier, 400 hommes de son armée pour empêcher la prise de la capitale centrafricaine par les forces rebelles.  Raison officielle : "promouvoir la paix et la stabilité dans la région". Les détracteurs de Jacob Zuma, eux, soutiennent que celui-ci se serait lancé dans cette "aventure" avec des arrière-pensées affairistes. Il "lorgnerait" non seulement sur l’uranium mais aussi sur le pétrole centrafricain.

Aux termes de l’Accord de Libreville signé le 11 mars dernier, les troupes étrangères devaient procéder à un «retrait progressif» du territoire centrafricain. Les chefs d’Etat d’Afrique centrale avaient, pour leur part, lâché Bozizé qualifié unanimement d’"ingérable". Les autorités sud-africaines ont fait la sourde oreille en maintenant leurs troupes notamment au palais présidentiel, à l’aéroport ainsi qu’au siège de la télévision nationale. Ce qui devait arriver arriva.

"Affairisme"

Lors de la prise de la capitale par les rebelles de la Séléka, samedi 23 mars, treize militaires sud africains ont été tués lors des combats. «Durant les combats, treize de nos soldats sont tombés et l’un est porté disparu», a déclaré Zuma, sur un ton colérique, lundi 25 mars, lors d’un point presse à Durban. Et d’ajouter : «Un peu plus de 200 de nos soldats ont combattu des bandits animés de mauvaises intentions, mais leurs agissements ne nous ont pas fait renoncer à notre mission de paix et de sécurité».

La mort des soldats "sudafs" a suscité un flot de critiques à l’encontre de Jacob Zuma réputé, à tort ou à raison, pour son "affairisme". Un parti de l’opposition, l’Alliance démocratique, a même exigé la mise sur pieds d’une commission d’enquête parlementaire.

Si l’information donnée par des sources locales à Gemena était confirmée, on peut gager dans la meilleure des hypothèses que les autorités sud-africaines entendent se servir de cette ville "équatorienne" comme base de repli pour le rapatriement de leurs soldats. Notons que le Congo-Kinshasa et la Centrafricaine sont signataires de l’Accord-cadre d’Addis Abeba. Celui-ci impose aux pays souscripteurs de respecter la souveraineté et l’intégrité du pays voisin.    

Un coup dur pour "Joseph Kabila"

Sur un plan congolo-congolais, le changement de régime intervenu à Bangui est un "coup dur" pour "Joseph Kabila". Inutile de dire que François Bozizé a rendu d’"éminents services" à son homologue congolais dans le cadre du "dossier Bemba". On le sait, pour avoir soutenu le président centrafricain d’alors, Ange-Félix Patassé, "JPB" s’était attiré les foudres de la France de Jacques Chirac laquelle a porté au pouvoir le chef rebelle qu’était Bozizé en 2003.

Pour faire "payer" à Bemba son soutien à Patassé, Bozize et ses hommes de mains vont jouer un rôle de premier plan pour confectionner des "témoignages à charge" sur les "crimes de guerre" qu’auraient commis les combattants du MLC à Bangui. A titre d’illustration, il y a ce message électronique daté du 21 avril 2006. L’expéditeur s’appelle Abdou Karim Meckassoua. En avril 2006, l’homme assumait les fonctions de ministre d’Etat chargé de la Communication au sein du gouvernement centrafricain. Ce "courriel" était adressé à l’ambassadeur de la RD Congo à Bangui (mugaruka@hotmail.com) ainsi qu’à Léonard She Okitundu (sheokitundu@hotmail.com), alors directeur du cabinet de "Joseph Kabila". On peut lire : «Objet : JPB CPI. Chers amis, je vous transmets les infos nécessaires à la très haute attention du PR. Merci de mettre 2 billets A/R à disposition sur AF, pour un départ le 22 avril de Bangui et retour le 24 avril via Douala pour A. Karim Meckassoua et Me Goungaye Wanfiyo Nganatoua. Je confirme le rendez-vous avec Antoine qui a mon contact de Paris (...). Mes respects au PR et merci pour votre diligence.» L’avocat Wanfiyo Nganatoua est mort mystérieusement en décembre 2008. Un gros camion a percuté sa voiture au moment où il enquêtait sur les crimes imputables aux combattants de l’ex-chef rebelle Bozize.

Question : A quoi vont servir les hélicoptères sud-africains en cours de montange ?

Madeleine Wassembinya/B.A.W

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