Retombées des affrontements du 11 novembre: Près de 300 «shegués» en route pour Kanyama-Kasese

La Police nationale, inspection provinciale de Kinshasa, a procédé à l’interpellation, dans la nuit du 11 au 12 novembre, de 337 « shegués » (enfants de la rue), après l’affrontement sanglant de la matinée ayant causé quatre morts. Dans un communiqué officiel signé dimanche, le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, l’amiral Liwanga Mata Nyamunyobo, qui indique que cette interpellation est consécutive à la décision d’empêcher tout attroupement non autorisé des badauds et autres, fait savoir que ces « shegués », à l’exception des femmes, seront transférés au centre pilote du Service national à Kanyama-Kasese dans la province du Katanga.

Dans ce communiqué, le gouverneur de Kinshasa précise que parmi ces interpellés, il y a 35 femmes dont 3 avec bébés, 87 mineurs et 215 adultes. « Ces personnes étant devenues de récidivistes, sur instruction du ministre de l’Intérieur, Décentralisation et Sécurité, elles sont mises à la disposition du Service national qui va procéder, aux frais de la ville-province de Kinshasa, à leur encadrement, notamment : en les initiant aux travaux de production, spécialement la production agricole, en leur apprenant à exercer un métier, les aidant à devenir utiles à elles-mêmes et à la nation par la promotion d’une politique de sédentarisation », souligne le communiqué de l’amiral Liwanga.

Concernant les femmes, les dispositions sont prises pour leur encadrement au site Menkao, sur le plateau des Bateke à Kinshasa, ajoute encore l’autorité urbaine. Le gouverneur termine son message en invitant la population kinoise à demeurer dans le calme, à vaquer librement à ses occupations, dans le respect des lois de la République et à soutenir les efforts de l’Hôtel de ville de Kinshasa dans sa volonté de rencontrer ses préoccupations de vivre en paix avant, pendant et après la publication des résultats du second tour de l’élection présidentielle.

Les observateurs apprécient à leur juste valeur l’initiative du ministère de l’Intérieur et de l’hôtel de ville de Kinshasa et espèrent que celle-ci ira jusqu’au bout. En effet, certains de ces observateurs rappellent qu’en 2001, peu avant de quitter les commandes de la ville, Christophe Muzungu alors gouverneur intérimaire, avait initié une action similaire en envoyant une soixantaine de « shegués » dans un centre d’encadrement agricole sur le plateau des Bateke. Le projet a dû capoter parce que par la suite, certains de ces enfants ont réussir à regagner le centre-ville quelques semaines après.