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LOSAKO
21 mars 2007

Garde rapprochée de JP Bemba et de Ruberwa : Kinshasa : éviter le schéma de Brazzaville

bemba_ruberwa_furibondsKinshasa est de nouveau sous tension. Tout peut arriver d’un moment à l’autre. Hier mardi 20 mars, la panique s’est emparée de nouveau des Kinois. Ils ont assisté à une nouvelle démonstration des forces des éléments de Jean -Pierre Bemba et au redéploiement des éléments des FARDC dans le même rayon d’action. Cela, malgré la présence voulue dissuasive des soldats de l’ONU. Il y a des étincelles en l’air. Mais il faut à tout prix éviter le « schéma de Brazzaville ».

La situation était très tendue le mardi 20 mars 2007 aux abords de la résidence de l’ex-vice-président de la République Jean-Pierre Bemba à Kinshasa. Une zone où des dizaines de militaires étaient déployés. Des témoins ont affirmé qu’un coup de feu aurait été entendu dans ce quartier de la commune de la Gombe, sans être en mesure d’indiquer s’il provenait des soldats des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) ou des éléments armés affectés à la sécurité de Jean-Pierre Bemba.

Cette tension est montée d’un cran depuis le 15 mars 2007, date supposée être celle de l’expiration de l’ultimatum du chef d’état-major général des FARDC aux militaires à se faire brasser. Plus spécialement à ceux commis à la garde rapprochée des anciens vice-présidents de la République, Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa. Mais... Hier mardi, des dizaines de soldats des FARDC étaient positionnés dans le périmètre qui comprend la Cour suprême de justice (sur l’avenue de Justice) et la résidences de Jean-Pierre Bemba. D’importants renforts des blindés de la Mission de l’ONU (Monuc) y sont déployés depuis plusieurs jours. Des éléments armés des Kalachnikov, parfois en civil, étaient visibles devant la résidence du président du MLC et dans plusieurs rues adjacentes. Ceux qui ont emprunté le Boulevard du 30 Juin ont observé la même scène dans les parages du cimetière de la Gombe.

Les éléments de la garde rapprochée de Jean-Pierre Bemba et ceux envoyés par l’état-major général des FARDC étaient quasiment face à face, se regardant en chiens de faïence. L’information a fait vite le tour de la ville, à tel point que certains kinois ont préféré rebrousser chemin pour rentrer chez eux à la maison. Car, la moindre distraction ou une méprise pouvait dégénérer.

GUERRE MEDIATIQUE

Le regain de tension remonte à la publication du communiqué du chef d’état-major général des FARDC demandant aux éléments commis à la garde des anciens dignitaires des institutions de la transition de regagner l’état-major général des FARDC. La décision, selon le général Kisempia, soutenu par le ministre de la Défense, s’inscrit dans le cadre de la poursuite du processus d’intégration des forces armées de la RDC.

Ainsi, les anciens vice-présidents de la République, Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa étaient concernés. Et que, conformément au décret présidentiel du mois de novembre 2006, seuls 12 éléments de la Police nationale devraient assurer leur protection. La date du 15 mars était considérée comme la date butoir pour que ces éléments regagnent les régions militaires et les brigades pour s’inscrire dans le processus du brassage et obtenir une nouvelle affectation.

Comme il fallait s’y attendre, les deux anciens vice-présidents de la République ont réservé une fin de non recevoir à cette décision, soulignant qu’elle était prématurée, compte tenu de la situation sécuritaire encore précaire. Si l’ancien vice-président Ruberwa se montre encore flexible, son ancien collègue, l’honorable sénateur Jean-Pierre Bemba s’oppose à cette injonction, car « se sentant assiégé », donc en insécurité. Mieux, il brandit les accords signés avec Joseph Kabila, alors tous deux candidats à la dernière élection présidentielle pour la protection de l’un et de l’autre, en cas de victoire ou de défaite. Depuis, la guerre médiatique a repris du poil de la bête, sous le ton de l’arrogance et du défi. Lundi, la joute verbale est montée d’un cran avec l’intervention de Jean-Pierre Bemba qui fait remarquer aux institutions de la République qu’elles tireront toutes les conséquences qui résulteront d’un désarmement forcé.

De son côté, le ministre de la Défense, Tshikez Diemu affirme haut et fort à la télévision que « la force est à la loi ». Comme pour dire que le désarmement de la garde rapprochée du sénateur Jean-Pierre Bemba finira par être effectif. Tout juste ce qu’il fallait pour relancer le regain de tension.

EVITER LE SCHEMA DE BRAZZAVILLE ET DE LUANDA

Il est important ici qu’on rappelle aux hommes politiques de revenir au bon sens. Certes, autant il faut respecter les engagements pris, autant il est inadmissible de se cramponner à des attitudes figées, prenant ainsi le peuple congolais en otage après le déroulement des élections. Pour ceux qui auraient la mémoire courte, ce qui est arrivé à Brazzaville et à Luanda, dans les mêmes circonstances des événements, devrait les interpeller.

En cherchant à « désarmer » par la force les adversaires, provoquant ainsi de la résistance, l’on avait mis le feu dans la maison. Dans les deux cas, ce sont les populations de Brazzaville et de Luanda qui ont payé le lourd tribut. Il revient à toutes les parties intéressées à cette affaire de privilégier la voie de la négociation pour sortir de l’impasse. La loi n’interdit pas de s’appuyer sur elle sans recourir à la violence. Et la joie d’avoir gagné ne doit en aucun cas conduire à imposer une solution qui déboucherait sur la résistance et la violence au sortir d’une situation complexe de guerre. Tout comme les sentiments de frustration d’un échec électoral ne doivent susciter des attitudes intransigeantes qui prendraient le peuple congolais en otage.

Il importe par conséquent de créer des conditions optimales de confiance, en vue de la poursuite normale du processus d’intégration de l’armée. Les experts des pays qui sortent des conflits armés ont prévenu que le moindre dérapage dans ce contexte mettrait le processus politique en RDC en péril. A qui profiterait la reprise des hostilités en République démocratique du Congo ? Les parties engagées dans ce regain de tension devraient y réfléchir.

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