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LOSAKO
22 mars 2007

L’UE invite Pouvoir et Opposition à négocier

swisstxt20070308_7600863_0La succession des faits n’écarte plus l’éventualité des nouvelles négociations politiques en République démocratique du Congo. Le dernier chassé-croisé diplomatique tend à confirmer cette éventualité. Pour preuve, la déclaration du nouvel envoyé spécial de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs visant « à encourager le dialogue entre le Gouvernement et l’Opposition ». Serait- ce la nouvelle vision après-élection des 25.

« Nous croyons que le Gouvernement doit initier un dialogue direct, franc et ouvert avec l’Opposition pour maintenir le climat de paix et de confiance. Et nous, l’Union européenne, ne pouvons qu’encourager ce dialogue entre le Gouvernement et l’Opposition ». Cette importante déclaration est de M. Roeland Van de Geer, nouvel envoyé spécial de l’Union européenne près les Grands Lacs. Il succède ainsi à Aldo Ajello qui vient de terminer son mandat, après avoir accompagné le processus politique de la RDC depuis Lusaka jusqu’à l’organisation des élections. Sa mission accomplie, il vient de passer le relais à son successeur qui est déjà à pied d’œuvre, annonçant ainsi les couleurs de son mandat.

Cette déclaration a été faite mardi, lors du point de presse qu’il a tenu à l’ambassade d’Allemagne à Kinshasa, et ce, en présence des ambassadeurs des pays de l’Union européenne accrédités en République démocratique du Congo. Il venait d’énoncer là le volet politique de son mandat en République démocratique du Congo, avec effets d’entraînement sur toute la région des Grands Lacs. « Je viens ici pour continuer le travail qui a déjà été amorcé depuis quelques années. Actuellement, le plus important pour l’Union européenne c’est d’approuver la consolidation de la paix et de la démocratie, de manière durable. L’Union européenne est engagée à soutenir le processus actuel en RDC », a-t-il déclaré. A une question de la presse sur ses contacts avec les acteurs politiques et le climat d’insécurité à Kinshasa, il a déclaré qu’il poursuivrait ses contacts avec les grands leaders de la classe politique. Ce qui sous-entend qu’il ne s’empêcherait pas de rencontrer et d’échanger avec le président national de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Quant au second volet de cette interrogation, il a tenu à préciser que l’Union européenne respecte la souveraineté de la RDC et qu’il revient au Gouvernement congolais de mettre les deux protagonistes ensemble : « Nous ne prendrons pas d’initiative, mais soutenons les négociations, les appuyons et assistons le dialogue, afin que les protagonistes marchent ensemble ». C’est tout dire.

PAIX ET CONFIANCE

Si l’on peut se permettre d’interpréter ces propos, il n’entre nullement dans l’intention de l’Union européenne de refaire le parcours électoral. Pas du tout. Mais de renforcer plutôt le climat de paix et de confiance afin d’éviter tout dérapage du processus politique en cours.

En fait, tout peut partir des derniers événements qui ont émaillé les premiers 100 jours de la IIIème République. Ces jours ont été marqués par des faits politiques importants, notamment, les massacres du Bas - Congo, la double nationalité, le désarmement de la garde rapprochée de Bemba et de Ruberwa, et enfin l’ Affaire Kahemba. Des incidents de haute portée politique susceptibles d’avoir des incidents négatifs sur le processus démocratique. Ces faits qui reposent sur le manque de confiance et ils sont à même d’affecter la paix, l’un des acquis de la transition. Dans ce cas, il n’y a pas trente-six manières d’obtenir une solution durable, si ce n’est que la voie politique, celle du dialogue. Par conséquent, il serait positif d’envisager un cadre de concertation susceptible de consolider la paix et restaurer la confiance. Une idée qui n’est pas nouvelle.

Cette possibilité a déjà été envisagée par des observateurs avertis de la politique congolaise. Dans le même ordre d’idées, l’Union européenne avait émis le vœu de voir la mise en place d’un gouvernement d’union nationale qui n’exclurait pas les vaincus d’hier. Et ce, au regard du fait que la RDC sort d’une situation complexe de guerre.

Dans son discours d’investiture, le Premier ministre Antoine Gizenga avait promis de s’appuyer également sur l’Opposition pour mener à bien sa mission. Esprit d’ouverture qui a été salué par tous les observateurs avertis. Enfin, d’aucuns avaient émis la crainte de voir une « forte majorité » écraser une « minorité frustrée », au risque de fausser le jeu démocratique.

En plus, s’il faudra faire de la place à l Opposition institutionnelle, le bon sens recommande également que l’on tienne compte des observations pertinentes de l’Opposition non institutionnelle, dès lors que ses remarques s’inscrivent dans le cadre de l’intérêt supérieur de la Nation.

QUITTER LE SENTIER DE BONNES INTENTIONS

Il est un fait indéniable que la mission du nouvel envoyé spécial de l’Union européenne sera différente de celle de son prédécesseur, Aldo Ajello. L’on ne croit pas se tromper en affirmant qu’il s’agit là d’une nouvelle vision de l’Union européenne. Une vision large qui ne prend pas seulement en compte les réalités politique, économiques et sécuritaires de la RDC, mais de toute la région des Grands Lacs.

C’est dire que l’appui à la RDC sera inévitablement lié à la bonne gouvernance, ainsi qu’ à l’attitude du pouvoir vis -à vis de l’Opposition, et vise versa. Le diplomate européen a bien précisé que c’est « un engagement dans le secteur du développent et de la reconstruction mais, dans le contexte de la relance de la coopération régionale ». Si la RDC n’émet pas de signaux positifs dans ce sens, il est vrai que les promesses faites ne se réaliseront pas, confirmant ainsi la thèse « d’une aide conditionnée » en faveur de la RDC « Le Gouvernement de la République démocratique du Congo va élaborer dans un futur immédiat un programme pour matérialiser cette coopération, qui vise surtout les secteurs sociaux et l’animation rurale. Cependant, à ce stade, cette coopération n’est pas encore chiffrée », a souligné le diplomate européen. Une précision de taille. Pour dire que rien n’est gagné d’avance.

Il serait donc important que toutes les parties en prennent conscience pour se comporter en conséquence. C’est- à - dire, quitter le sentier de bonnes intentions et des effets d’annonce pour que l’ouverture politique au plan interne et de la diplomatie pousse les Congolais à travailler ensemble. En d’autres termes, la majorité ne doit nullement ignorer l’Opposition, au risque de faire le lit de la dictature. Tout comme l’Opposition devra être responsable, correcte et républicaine. Tel environnement n’est possible que dans un cadre de concertation décidé dans le respect strict des institutions nationales issues des élections, qui ne constituent qu’une étape du processus politique. Et non une fin en soi.

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