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LOSAKO
8 mai 2007

Affaire Kahemba: Témoignages du Portugal et de la Belgique pour trancher

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Aujourd’hui mardi 8 mai, sauf imprévu de dernière minute, le rapport de la Commission Lumbala sera discuté à l’Assemblée nationale. C’est aussi le jour choisi par des experts angolais pour approfondir le sujet avec le gouvernement congolais. Pour des experts des gouvernements angolais et congolais, qui ont mené conjointement une mission à Kahemba, les frontières entre les pays sont respectées. Assertion que rejette catégoriquement Roger Lumbala. Que des versions sur un dossier qui tarde à se dénouer. L’Assemblée nationale, qui discute aujourd’hui du rapport de la Commission Lumbala a aussi la sienne. Qui dit vrai ? Nul en tout cas n’est en mesure de le dire. D’où, la voie extérieure, celle qui consiste à impliquer les deux anciens colonisateurs, la Belgique pour la RDC, et le Portugal pour l’Angola, en vue du règlement de ce différend. C’est peut-être cela la solution pour mettre fin à la confusion qui entoure cette question.

Il n’y a plus une seule version sur ce qui se passe réellement à Kahemba, ce territoire de la province du Bandundu, frontalier à l’Angola. Tout ou presque a été dit autour de cette question aussi bien du côté angolais que congolais. Maintenant, c’est vers les anciens colonisateurs, la Belgique et le Portugal, que les deux pays se tournent pour régler finalement ce différend frontalier.

Les dernières déclarations du gouvernement angolais ont été celles qui ont remis en surface cette question, peu avant la discussion devant l’Assemblée nationale du rapport d’enquête de la commission, parlementaire, conduite à Kahemba par le député Roger Lumbala. Dans cette affaire qui pourra trouver solution au terme des débats qu’engagent, aujourd’hui mardi 8 mai, l’Assemblée nationale, des versions en sens divers ont été diffusés par voie officielle ou par voie de médias ; chacun y allant au gré de ses intérêts.

FERMETE EN ANGOLA, DIVERGENCE EN RDC

Si l’Angola a continué à persister dans sa position, affirmant ne pas avoir envoyé des troupes en RDC, à Kinshasa par contre, il y a divergence dans la lecture des faits. Il y a eu aussi la société civile du district de Kwango qui, indépendamment de l’Assemblée nationale, a mené ses enquêtes concluant à une présence des troupes angolaises sur le sol congolais.

Dans son communiqué, l’Angola s’est indigné des déclarations de certains acteurs civils et politiques congolais qui continuent à revendiquer cette partie angolaise, et a répudié « vigoureusement les prétentions expansionnistes inhérentes », que certains lui attribuent.

Soulignant sa ferme volonté de maintenir d’excellentes relations avec le voisin congolais, le communiqué faisait mention de sa disponibilité à « résoudre par la voie pacifique certaines situations susceptibles de contrarier ou de mettre en cause les recommandations finales issues de la rencontre entre les deux Etats », concluait le communiqué.

Résoudre de manière « pacifique », c’est la voie que l’Angola semble avoir privilégié malgré ses inquiétudes sur la montée des tensions en RDC où chacun, selon Luanda, a sa version des faits sur l’unanimité d’une « occupation » d’une partie du territoire de la RDC par des troupes angolaises.

Quoi de plus normal que l’Angola s’inquiète quand des chefs coutumiers de Kahemba rejettent en bloc ses arguments de défense. S’adressant à la délégation parlementaire dépêchée par Kinshasa, ces derniers ne sont pas allés par quatre chemins pour faire valoir leur position.

« Nous ne sommes pas prêts à céder une seule partie de nos frontières aux Angolais. Nous sommes chez nous. Nous voulons voir celui qui a déclaré que les Angolais sont chez eux ; c’est un traître », ont déclaré les chefs coutumiers de Kahemba devant les membres de la Commission Lumbala, en réaction sans doute aux déclarations de certains membres du gouvernement qui ont fait état d’aucune présence angolaise sur le sol congolais.

APPEL AUX COLONS

Témoins directs de cet épisode, où se mêlent des intérêts parfois obscurs, les chefs coutumiers ont dit attendre les conclusions de la Commission Lumbala, précisant, sans broncher, que « depuis la colonisation jusqu’à ce jour, les villageois du groupement Shayimbwanda ne se sont jamais déplacés vers l’Angola » Ils continuent à occuper, ont-ils fait observer, leur espace géographique sur le territoire.

Des experts congolais et angolais, dépêchés sur place, soutiennent le contraire. Selon eux, le village querellé se trouve bel et bien en territoire angolais. Ils s’appuient à cet effet sur des données techniques en leur possession.

Si conflit frontalier il y a, pourquoi l’avoir suscité maintenant alors que c’est depuis 1975 que l’Angola est indépendant dans les limites frontalières lui léguées par le Portugal, son ancienne puissance coloniale.

C’est sans doute pour cette raison et, bien d’autres encore, que les deux parties sont en voie de faire appel à leurs puissances colonisatrices respectives, la Belgique pour la RDC, et le Portugal pour l’Angola, afin de régler ce différend. Car, jusqu’à ce jour, l’on ne sait pas dire clairement qui de l’Angola ou de la RDC a raison, tellement la confusion règne dans tous les sens, chacun tirant la couverture de son côté, et parfois de la plus mauvaise manière. Le recours aux colonisateurs pourra, pense-t-on, remettre de l’ordre dans cette zone querellée.

C’est donc toutes ces questions et, à la fois toutes ces contradictions que l’Assemblée nationale, à travers la Commission Lumbala va tenter aujourd’hui mardi 8 mai de résoudre le conflit par la voie négociée et éviter ainsi d’entamer les bonnes relations qui lient si heureusement les deux pays.

L’on annonce déjà l’arrivée aujourd’hui mardi à Kinshasa d’une délégation angolaise qui vient prendre langue, autour de la question, avec le gouvernement congolais. Le but est de lever toute équivoque sur ce dossier qui n’a que trop durer. Cela permettra de passer vite à l’essentiel, c’est-à-dire intensifier les liens de coopération et d’échange entre les deux Etats pour une meilleure intégration dans la sous-région.

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