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LOSAKO
8 mai 2007

Qu’est-ce qui va changer dans les rapports entre la France et l’Afrique ?

Sarko_20au_20senegal

Nicolas Sarkozy a répété durant la campagne électorale qu’il est pour la transparence dans les relations entre la France et l’Afrique. En tous cas, ce dont veut l’Afrique, c’est moins d’ingérences étrangères. Sa population à l’instar des citoyens européens, aspire à disposer de dirigeants efficaces pour sortir le continent de la pauvreté.

Le second tour de l’élection présidentielle a vécu. C’est Nicolas Sarkozy qui a été désigné pour succéder à Jacques Chirac. Espérons qu’une page se tourne. Il faut espérer que le nouveau président de la République disposera de la majorité parlementaire nécessaire pour pouvoir gouverner et surtout mettre en œuvre les réformes promises. C’est le moment de rappeler que le rôle de la France en Afrique a été néfaste au cours de ces quarante dernières années, pour les populations. Ce pays qui se déclare champion des droits de l’homme a été à la base de plusieurs désordres. La France de De Gaulle, de Pompidou, de Giscard d’Estaing, de Mitterrand et de Chirac s’est ingéniée à supporter les régimes les plus corrompus et les plus tyranniques sur le continent africain. Au nom des intérêts de la France, les présidents français qu’ils soient socialistes ou de droite ont mené une guerre sécrète sur le sol africain contre les Etats-Unis d’Amérique. Cela s’est traduit par de nombreux coups d’Etat et des interventions militaires. Invoquant un soit-disant droit de préemption qui remonte à l’époque de la Conférence de Berlin de 1885, la France s’est toujours estimée en droit d’intervenir au Congo/Zaïre et d’imposer des dirigeants. C’est l’occasion de rappeler que lors de l ’élection de François Mitterrand comme président de la République en 1981, Kinshasa explosa de joie. La population exprima bruyamment sa satisfaction alors que leur pays était en pleine dictature de Mobutu. Celui-ci venait d’être sauvé par deux fois par le Président Giscard qui enverra des troupes françaises et des supplétifs marocains pour sauver un régime aux abois lors des guerres dites « Shaba 1 » et « Shaba 2 ». Mais l’arrivée de Mitterrand au pouvoir ne changea pas la donne. Le seul signe palpable fut le refus de tenir le Sommet Franco-Africain de 1981 au Zaïre à cause des violations des droits de l’homme. Celui-ci se tiendra finalement en octobre 1982. Jacques Chirac qui a succédé à Mitterrand est de ceux qui ont toujours affirmé que « la démocratie est un luxe » pour les Africains. Sur le tard, Mitterrand croyait pourtant au multipartisme en Afrique. Son discours de La Baule en 1990 est là pour en témoigner. Nicolas Sarkozy a répété durant la campagne qu’il est pour la transparence dans les relations entre la France et l’Afrique. Le quotidien français « Le Figaro », daté du 20 mai 2006, rapportait que lors de la tournée africaine de Sarkozy, celui-ci avait exprimé le souhait d’en finir « avec les réseaux d’un autre temps, les émissaires officieux qui n’ont d’autre mandat que celui qu’ils s’inventent, les réseaux officieux qui ont fait tant de mal dans le passé »… Pour lui, « il faut tourner définitivement la page des complaisances, des officines, des secrets et des ambiguïtés. Il ne faut pas se contenter de la seule personnalisation de nos relations. » Le Projet pour l’Afrique de Ségolène Royal est plus séduisant. Celle-ci affirmait durant sa campagne électorale : « La France doit à nouveau porter en Afrique un message de démocratie, de solidarité, de paix et de défense des droits de la personne humaine, sans qu’il soit possible d’opposer à cette ambition la réalité des interventions de notre pays. » Elle constate que « Les Africains sont malheureusement les premières victimes de cette politique de la Françafrique. La multiplication des interventions militaires improvisées au profit de régimes réputés amis au Tchad ou en Centrafrique, nous détourne des objectifs de développement qui devraient être prioritaires. Faute d’avoir incité les régimes les plus fermes à s’engager dans la voie de la démocratisation et du respect des droits humains, nous nous trouvons réduits à intervenir militairement dans la précipitation pour éviter des prises de pouvoir par la force. » « Mais c’est en amont que nous aurions dû agir pour favoriser le dialogue politique et la participation de l’opposition et de la société civile africaine au jeu démocratique. D’une part, les termes de nos accords de défense et de coopération militaire avec plusieurs pays africains devront être clarifiés et si besoin renégociés. Notre politique étrangère doit être conduite dans la transparence. Je propose donc que nos accords de coopération, et notamment nos accords de défense et de coopération militaire soient examinés par le Parlement. » Ce dont veut l’Afrique, c’est moins d’ingérences étrangères. Sa population, à l’instar des citoyens européens, aspire à la démocratie. Elle aspire également à l’avènement de dirigeants compétents et déterminés à sortir le continent de la pauvreté.. Il faut espérer que Nicolas Sarkozy a compris le message des populations d’Afrique. Mais d’ores et déjà, on peut oser affirmer que la politique africaine de la France ne sera plus jamais la même. Une page vient d’être tournée.

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