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LOSAKO
4 septembre 2007

Les enfants de la rue refont parler la violence à Kinshasa

shegue_120Les enfants en rupture avec leurs familles, appelés communément « enfants de la rue » ou « shégue » dans le jargon kinois, ont de nouveau envahi le centre-ville et autres places publiques de Kinshasa. Avec tous les méfaits qu'entraîne leur présence indésirable. Tous les moyens leur sont bons pour la survie : vols à la tire, extorsions d'argent et autres biens de valeur, usage d'armes blanches pour intimider, etc.

Lenfants en rupture avec leurs familles de Kinshasa défient l'autorité urbaine qui avait instruit l'inspection provinciale de la Police nationale de procéder à leur évacuation de la ville. Cela au lendemain des affrontements sanglants ayant opposé, les 22 et 23 mars 2007, les éléments de la garde du sénateur Bemba, alors vice-président de la République, à ceux des Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC). Après une éclipse de près d'un mois seulement, parce que traqués, ces enfants ont regagné leurs sites respectifs.

Reprenant ainsi de plus belle, pour la survie, les actes de violence décriés, notamment les extorsions des biens aux passants, avec menaces à l'arme blanche. Sans oublier le vol à la tire dans les places publiques, en l'occurrence les marchés et différents ronds-points.

Ces derniers temps, le centre-ville dans la commune de la Gombe est pratiquement quadrillé par les « shégue », à partir de 18H00'. Il est devenu dangereux de se promener seul ou à deux dans les rues de cette partie de la Gombe. Des groupes d'enfants en rupture avec leurs familles apostrophent les gens, les ceinturent et leur exigent de l'argent. Au cas contraire, ils leur arrachent le téléphone portable ou un autre bien de valeur. Leurs « proies » faciles se recrutent surtout parmi les femmes et les jeunes filles. Ces dernières libèrent facilement les billets de banque exigés pour se libérer de l'emmerdement de ces mauvais garnements. La menace est telle que la victime s'exécute sans demander le reste. Canifs, tessons de bouteille, bâtons et autres barres de fer en mains, ces « shégue » profèrent des injures, des menaces de mort pour intimider et procèdent à l'extorsion en cas de résistance. Parfois, cela se passe au vu et au su des autres passants qui poursuivent leur chemin. De peur de subir le même sort. Même les expatriés ne sont pas épargnés. Ceux qui s'hasardent à circuler seul ou à deux tombent également dans les « filets » des « shégue ».

S'ATTAQUER AUX CAUSES

Cette situation ne date pas d'aujourd'hui. Cependant, elle est loin de trouver solution. Le gouvernement central, jusque-là, ne propose rien pour mettre fin au phénomène « shégue » tant dans la capitale que dans les villes et autres centres urbains de l'intérieur du pays. A Kinshasa, bien que la situation préoccupe l'Hôtel de ville, celui-ci aussi semble ne pas savoir que faire au juste. Après l'ultimatum d'une semaine que le gouverneur de la ville, André Kimbuta, avait accordé aux enfants en rupture avec leurs familles pour « évacuer » la ville de Kinshasa, il n' y a pas eu de suivi. En outre, la mesure semble n'avoir pas été bien mûrie dans la mesure où les sites d'hébergement de ces enfants pour leur prise en charge n'ont pas été prévus. Les héberger, c'est bien. Cependant, faut-il encore non seulement les nourrir mais aussi les occuper pour les rendre utiles à la société. Cela en les envoyant dans les centres d'apprentissage professionnel et autres centres agricoles de l'Etat. Infrastructures, dont la plupart, n'existent plus que de nom, aujourd'hui, tant à Kinshasa qu'en provinces. C'est ainsi que, ne sachant pas où aller, les « Shégue » sont revenus dans la rue.

A relever aussi le fait que la police a été freinée dans son élan de « traquer » les enfants de la rue. Elle avait été instruite de traiter ceux-ci avec ménagement. Sans brutalité. Alors que les policiers ont affaire à des marginaux, de véritables hors-la loi. Il leur a été difficile d'exécuter convenablement la mission lui confiée par l'autorité urbaine. D'ailleurs, certains éléments des forces de l'ordre « travaillent » en étroite collaboration avec les « Shégue » dont ils assurent la protection, après un cas de vol, par exemple, pour des raisons évidentes.

A tout prendre, faute d'éradiquer le phénomène « Shégue » pour lequel on devra d'abord s'attaquer aux causes, les autorités compétentes sont tenues à lutter contre l'insécurité que sèment les enfants en rupture familiale. Leur situation ne doit pas les amener à se mettre au-dessus de la loi, en se permettant n'importe quoi, sous la barbe des agents de...

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