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LOSAKO
17 septembre 2007

Kengo - Kamerhe face à Gizenga

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Prévue le samedi 15 septembre 2007, la rentrée parlementaire a eu effectivement lieu à Kinshasa devant plusieurs membres du gouvernement et des chefs de missions diplomatiques. Cette session étant essentiellement budgétaire, les présidents des deux chambres invitent le gouvernement à doubler le budget 2007 pour répondre aux doléances de la population. Tout un chapelet de préoccupations maladies, tracasseries, scolarité, eau, électricité, sécurité… Autant de problèmes comme si le Parlement pointait déjà du doigt le gouvernement qui ne porte pas encore satisfaction en cette rentrée parlementaire. Un désaveu subtil. Kengo et Gizenga n’ont pas mis des gants.

Devant des sénateurs et députés fraîchement revenus des vacances parlementaires, Léon Kengo wa Dondo et Vital Kamerhe, respectivement président du Sénat et de l’Assemblée nationale, ont déploré le fait que le budget 2007 ait été déposé tardivement au Parlement. La conséquence a été perceptible et s’avère déjà néfaste: le budget a été élaboré dans la précipitation. Ainsi, pour le futur, ils ont souhaité que le projet de loi budgétaire soit déposé à temps, conformément à l’article 126 de la Constitution. Cela, pour permettre un meilleur examen en vue de maximiser les recettes et de mieux les élaborer.

Quoique de courte durée, ces vacances ont permis à chacun des parlementaires, non seulement de se ressourcer à la base, mais aussi de prendre la juste mesure des conditions difficiles dans lesquelles vivent nos concitoyens. « La majorité de nos concitoyens n’accède pas aux commodités essentielles », a déclaré Kamerhe.

La misère interpelle

« Les difficultés auxquelles sont confrontées nos populations sont énormes et nous interpellent tous en notre qualité de représentants des provinces », a avoué Kengo Wa Dondo. C’est le constat fait également par d’autres parlementaires qui reviennent fraîchement de palper du doigt les réalités atroces de leurs circonscriptions électorales. Unanimement, les présidents de deux chambres ont, dans leurs discours d’ouverture, fustigé l’étendue du désastre dans tous les secteurs vitaux de la population congolaise : routier, ferroviaire, fluvial, aérien, sanitaire, scolaire, administratif, judiciaire.

La misère du peuple est criante, sans limite. Et, les élus du peuple soulignent que sur le terrain, cela se traduit par quelques constats effarants, notamment l’absence de produits pharmaceutiques, la résurgence des maladies hydriques, endémiques – plus près de nous, la poliomyélite, la fièvre Ebola – l’absence de matériels didactiques pour nos enfants, l’anomalie dans le secteur de l’enseignement où on laisse fonctionner des écoles non agréées et non mécanisées, les arriérés des salaires remontant parfois à 155 mois pour les agents et fonctionnaires mécanisés de l’Etat, l’existence d’agents et fonctionnaires non mécanisés, l’insuffisance du personnel judiciaire et inexistence d’infrastructures des cours et tribunaux en provinces. A cette liste qui n’est d’ailleurs pas exhaustive, s’ajoute la situation inquiétante des militaires démobilisés en attente de leur réinsertion sociale, auteurs de tracasseries et vivant sur le dos de l’habitant.

A cet effet, Vital Kamerhe a invité les gouvernants à demeurer très attentifs aux interpellations du peuple congolais et aux drames qu’il vit au quotidien. « En dépit des efforts déployés par le gouvernement, il reste encore beaucoup à faire pour résorber ces problèmes », a-t-il indiqué.

Ce constat peu reluisant prend un relief particulier à l’Est du pays où l’insécurité, les violations massives des droits de l’homme et les pillages des ressources naturelles du Congo sont devenus endémiques, surtout avec la persistance de l’insurrection de Nkunda Batware et des groupes armés au Nord et au Sud-Kivu.

Kamerhe a indiqué que ces seigneurs de guerre créent de plus en plus le doute dans les esprits des Congolais qui n’arrivent pas à comprendre qu’une poignée d’individus continue impunément à narguer les autorités de la République, à martyriser d’innocentes populations et à faire la loi sur une partie du territoire congolais depuis plus de quatre ans. « Nous devons tout faire pour éviter que le grand espoir que la restauration de la paix et les dernières élections démocratiques ont suscité dans notre pays, ne cède le pas à la désillusion et aux dérives de toutes sortes ». L’accusation est directe pour dénoncer l’immobilisme, les insuffisances du gouvernement.

Honorer les engagements

Pour ce faire, les défis à relever par les dirigeants du pays aujourd’hui consistent à assurer une bonne mobilisation et une bonne gestion de nos ressources matérielles et humaines en vue de générer des moyens suffisants à la réalisation des cinq chantiers prioritaires initiés par le chef de l’Etat, Joseph Kabila ; remettre les Congolais au travail ; sécuriser physiquement et juridiquement tous ceux qui vivent sur le territoire national en général et, les investisseurs, en particulier ; répartir équitablement le revenu national afin notamment d’assurer la justice sociale et motiver tout le monde à l’oeuvre commune de reconstruction nationale.

Concernant la rentrée scolaire, Vital Kamerhe a rappelé que lors du vote de la loi portant Budget de l’Etat 2007, l’Assemblée nationale a bel et bien voté les crédits nécessaires au payement du 1er palier de barème de Mbudi. « Si quelques problèmes d’application ont pu être constatés, l’Assemblée nationale y tient et est toujours prête à s’impliquer activement dans toute initiative visant à payer les agents de l’Etat leur dû. S’il faut que les députés fassent des sacrifices à cet effet, ils le feront », a-t-il déclaré. Avant de souligner qu’il a écrit au Premier ministre en vue de rappeler au gouvernement à honorer ses engagements vis-à-vis de ses employés. Autre accusation pour rejeter certaines affirmations antérieures brandies par le gouvernement.

S’agissant de la décentralisation, le président de l’Assemblée nationale a convié les députés à tirer les leçons de quelques dérives observées depuis l’installation des institutions provinciales et faire en sorte que rien ne puisse pervertir l’esprit et la lettre de la Constitution concernant aussi bien la portée politique et administrative de l’autonomie reconnue aux provinces que l’étendue des prérogatives constitutionnelles du pouvoir central. « Nous devons nous attacher aussi à protéger les entités décentralisées vis-à-vis du pouvoir provincial et faire en sorte que le Congo décentralisé reste uni et solidaire dans toutes ses composantes politico-administratives et sociologiques. C’est à cette condition que l’autonomie des provinces et la décentralisation seront véritablement les leviers de la reconstruction du Congo et produiront les résultats escomptés », a-t-il soutenu. Ainsi, l’examen de la loi sur la décentralisation devra donc être méticuleux, rigoureux, responsable et réaliste, a-t-il conclu.

D’autres lois à voter

Outre l’examen du Budget, d’autres lois seront également examinées au cours de cette session, notamment le projet de loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisées ainsi que leurs rapports avec l’Etat et les provinces ; le projet de loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature ; la proposition de loi portant organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ; le projet de loi portant création du Fonds national d’entretien routier (FONER) ; la proposition de loi portant organisation, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication ; le projet de loi portant modification de la loi financière ; le projet de loi autorisant la ratification de différents Traités et Conventions ; le projet de loi ou proposition de loi portant révision du code d’aviation civile ; la proposition de loi portant organisation, attributions et fonctionnement de la Caisse nationale de Péréquation ; le projet de loi sur la réforme du Portefeuille.

S’agissant des arriérés législatifs (questions internes), les sénateurs et députés auront à examiner la loi portant Statut de l’Opposition politique dans une Commission mixte paritaire Assemblée nationale-Sénat ; le projet de Règlement intérieur du Congrès.

Tirer les leçons utiles

Cette rentrée parlementaire, au regard de ces discours pertinents, annonce certainement des rebondissements. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il est désormais inévitable de ne pas tirer les leçons utiles de premières actions du gouvernement. Le président de la République a, à deux reprises, effleuré le problème. Il importe de s’y pencher sérieusement tout au long de certaines étapes d’évaluation de l’action gouvernementale pour une fois de plus, tirer les leçons utiles.

D’ores et déjà, la taille du gouvernement soulevé en son temps, pose problème. Tout simplement, en s’appuyant sur le principe de la dynamique du groupe, la taille du gouvernement influe sur son fonctionnement. Les faits parlent d’eux-mêmes avec quelques ministères qui sont quasiment passés inaperçus pendant les six premiers mois.

Au demeurant, le Parlement n’a pas mis des gants. Quoique de façon subtile, il a dit tout haut ce qui se disait tout bas. Kengo et Kamerhe viennent de placer Gizenga devant ses responsabilités pour un réajustement de tir.

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