Kabila sera face à des interlocuteurs belges très divisés !

Le Président Joseph Kabila, en partance pour New York, effectuera une visite de travail en Belgique où il va rencontrer des politiciens belges minés par de profondes divergences communautaires. Des belges incapables de former un gouvernement à Bruxelles trois mois après les élections.
Les Congolais n’ont pas fini de décrypter la conférence de presse du Président Kabila, de jeudi 13 septembre, qu’ils apprennent que celui-ci s’envole déjà ce vendredi 21 septembre pour Bruxelles. C’est le début d’un périple qui va l’amener à New York où il aura à participer à l’Assemblée générale de l’ONU. Selon un communiqué du ministère belge des Affaires Etrangères, la visite de travail du Président de la RDC durera trois jours. Trois jours au cours desquels sera débattue la situation de guerre qui prévaut au Nord Kivu où les FARDC affrontent les insurgés commandés par le général déchu Laurent Nkunda. A dire vrai, Joseph Kabila tentera de rallier le gouvernement belge à sa position qui ne prévoit d’autre issue pour les hommes de Nkunda que le brassage. Ecartant ainsi toute idée de dialogue tel que suggéré par la Monuc, le RCD de Ruberwa, le MLC de Jean-Pierre Bemba, etc. Le Président Kabila a, devant une meute de journalistes, refusé de discuter avec un ‘’individu’’ non élu qui prétend être le représentant d’une ethnie, seulement parce qu’il dispose de quelques dizaines ou centaines de kalachnikov. Par contre, Azarias Ruberwa, leader du RCD, invitait, le 7 septembre, les parties en conflits à privilégier le dialogue comme mode de règlement global du conflit dans chacune de ses dimensions à savoir : le brassage de toutes les troupes, le retour de réfugiés, le désarmement des FDLR et le sort de Nkunda. On voit donc que le Chef de l’Etat congolais a beau affirmé sa capacité de résistance à des pressions internationales, dont il ignore l’existence d’ailleurs, éprouvera de difficultés pour faire passer une position de fermeté qui est loin de faire l’unanimité dans son propre camp.
La Belgique, elle, a peut-être une autre petite idée pour sortir le Kivu du cycle infernal de la violence. Karel De Gucht, chef de la diplomatie du Royaume de Belgique, soulignant la volonté de son pays de contribuer au rétablissement de la paix et de la stabilité à l’Est du Congo et plus largement dans la région, est convaincu que les contacts bilatéraux et multilatéraux qui auront lieu à New York constitueront un puissant stimulant.
La Belgique secouée par une crise politique
Reste que la Belgique, d’où devrait provenir la solution, est elle-même confrontée à une profonde crise politique. Le Président Kabila ferait mieux de ne pas se mêler dans des querelles communautaires entre flamands et wallons belges. Querelles qui minent le fonctionnement des institutions fédérales. Ça fait trois mois que les belges ont été convoqués aux urnes. Trois mois également que les politiciens belges ont du mal à former un gouvernement à Bruxelles. C’est ainsi que Joseph Kabila va rencontrer, outre le Premier ministre Guy Verhofstadt et Karel de Gucht, les présidents de la Chambre et du Sénat ainsi que les ministres-présidents flamands et wallons et certains présidents des partis.