La grève des enseignants congolais se poursuit
La grève des enseignants du secteur public en République démocratique du Congo (RDC), entamée le 3 septembre, s'est poursuivie lundi en dépit des efforts du gouvernement visant à satisfaire à une partie de leurs revendications, a-t-on appris de sources syndicales.
Le président Joseph Kabila, a promis jeudi au cours d'un point de presse que la situation se "décanterait" en début de semaine.
Le lendemain, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, a remis aux syndicats d'enseignants un chèque de plus de 150 millions de francs congolais (300.000 dollars) pour les frais de transport du premier trimestre des enseignants de Kinshasa.
"Cette façon de résoudre le problème ne nous satisfait pas. Le gouvernement doit assurer et les salaires comme convenu et les avantages sociaux pour tous les enseignants du Congo avant la levée du mot d'ordre de grève", a déclaré à l'AFP André Malasi, président du Syndicat national des écoles conventionnées catholiques (Synecat).
La grève des enseignants est surtout suivie dans les écoles de Kinshasa, du Bas-Congo (sud-ouest), du Bandundu (ouest), des deux Kasaï (centre) et du Nord-Kivu (est) où des responsables d'écoles ont renvoyé les élèves chez eux lundi en raison de l'absence des enseignants.
A Goma, capitale du Nord-Kivu, à Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale (nord-est), et à Kalemie, une ville de la province minière du Katanga (sud-est), des élèves sont descendus dans les rues lundi pour demander au gouvernement de payer les salaires des enseignants pour mettre fin à cette grève, a rapporté la radio Okapi, parrainée par l'ONU.
En revanche, à Kindu, capitale du Maniema (centre-est), les enseignants ont repris le travail, comptant sur l'engagement du chef de l'Etat.
Les enseignants réclament notamment l'application d'un accord conclu en février 2004 avec le gouvernement et qui prévoit que le plus bas salaire soit fixé à 35.000 francs congolais (soit 69 dollars, contre moins de 40 USD actuellement).
Les syndicats demandent en outre une allocation pour le logement et le transport, et la suppression des "zones salariales" (salaires différents selon les provinces).