Inquiétudes belges sur le Congo

Karel De Gucht joue les bons offices à New York entre Kinshasa et Kigali.

Le ministre belge des Affaires étrangères (et des affaires courantes), Karel De Gucht, qui représente notre pays à la 62e Assemblée générale annuelle des Nations unies (il y prendra la parole lundi prochain), n'a pas le coeur à rire. L'impuissance européenne face à la crise birmane, les incertitudes sur le statut futur du Kosovo et l'éventualité d'une reprise des hostilités à grande échelle dans l'est du Congo sont autant de nuages qui assombrissent, cette semaine, son horizon new-yorkais.

Rencontre avec Kabila

Après avoir été annulée parce qu'on avait le sentiment de s'être déjà dit l'essentiel à Bruxelles, lundi, la rencontre programmée mercredi avec le président congolais a finalement eu lieu jeudi, "un peu par hasard". Il avait été prévu que M. De Gucht rende compte à Joseph Kabila des conclusions de la réunion du groupe dit "P3 + 2", composé de trois membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France et Royaume Uni) et de deux membres "qui suivent de près la situation en Afrique centrale" (Afrique du Sud et Belgique).

Karel De Gucht avait convoqué cette "réunion de concertation" pour faire le point sur la situation préoccupante dans l'est du Congo. Il y a associé le secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, et son collègue responsable des opérations humanitaires, John Holmes.

Le ministre belge a voulu réserver la primeur de ses propositions, à l'issue de cette réunion, au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, qui devait le recevoir jeudi après-midi.

M. De Gucht "a pu constater que les analyses des différents interlocuteurs sur la situation à (sic) l'est du Congo convergent largement", se borne à indiquer un bref communiqué du ministère. "Une impulsion a été donnée en vue d'une approche coordonnée des principaux problèmes qui se posent à l'est du Congo. Tous les participants se sont déclarés prêts à y donner suite."

La difficulté de neutraliser les milices encore actives dans la région, notamment les hommes du général mutin Laurent Nkunda et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), reste entière, a confié le ministre lors d'un entretien informel avec la presse belge qui l'accompagne. La priorité est d'empêcher une reprise des hostilités entre l'armée congolaise et les premiers. "Il ne faut pas sous-estimer le risque de guerre", a-t-il souligné.

Reprise de la coopération

Karel De Gucht s'emploie à essayer de réduire parallèlement les tensions entre Kinshasa et Kigali. En rencontrant son homologue rwandais, Charles Murigande, il a épinglé la bonne volonté affichée par Joseph Kabila, désireux de reprendre la coopération régionale au sein de la Communauté économique des pays des Grands Lacs qui réunit les anciennes colonies belges et que le président congolais voudrait élargir à d'autres pays voisins.

La détente entre Congolais et Rwandais passe, toutefois, par le démantèlement des FDLR. Or, a répété à la presse M. De Gucht, le problème est particulièrement complexe. Les miliciens sont très bien armés, ils sont dispersés sur un vaste territoire et lorsqu'on les combat, on ne réussit qu'à les chasser vers d'autres régions, où ils reprennent inévitablement leurs pillages.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, s'est efforcé mercredi de rapprocher les autorités de République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, sur fond de tensions persistantes dans les provinces congolaises des Kivu, à la frontière entre les deux pays.

M. De Gucht a rencontré mercredi matin son homologue rwandais, Charles Murigande, qu'il a tenté de rassurer sur l'"évolution encourageante" de l'attitude congolaise, selon une source diplomatique belge.

Le président congolais Joseph Kabila a notamment donné des signes favorables à la relance de la coopération régionale au sein de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL, qui rassemble la RDC, le Rwanda et le Burundi), a précisé cette source.

M. De Gucht a ensuite présidé une réunion du forum "P3+2", qui associe les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, ainsi que la Belgique et l'Afrique du Sud.

Ces pays intéressés par la situation dans les Grands Lacs ont tenté de coordonner leurs positions sur la problématique des réfugiés et des minorités.

Ils ont aussi évoqué les manières de mettre hors d'état de nuire les milices encore actives dans la région, notamment les forces de Laurant Nkunda et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Les représentants du "P3+2" ont esquissé les contours d'une initiative, que M. De Gucht présentera jeudi au secrétaire-général de l'ONU, Ban Ki-moon. Interrogé par la presse belge, le ministre a refusé d'en révéler la teneur.

Il n'a pas hésité à évoquer la possibilité d'un "conflit militaire d'une certaine envergure" entre l'armée congolaise et les rebelles si la communauté internationale n'intervient pas.

"Il ne faut pas sous-estimer le risque de guerre au Congo", a-t-il déclaré.

M. De Gucht devait par ailleurs rencontrer Joseph Kabila mercredi en fin d'après-midi, mais cet entretien a finalement été annulé.

Le président congolais a par contre évoqué directement les points de frictions à son homologue rwandais, Paul Kagame, dans le courant de la soirée. Cet entretien discret n'a été suivi d'aucune communication à la presse./.WAE/(DEC)

Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, s'est efforcé mercredi de rapprocher les autorités de République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, sur fond de tensions persistantes dans les provinces congolaises des Kivu, à la frontière entre les deux pays.

M. De Gucht a rencontré mercredi matin son homologue rwandais, Charles Murigande, qu'il a tenté de rassurer sur l'"évolution encourageante" de l'attitude congolaise, selon une source diplomatique belge.

Le président congolais Joseph Kabila a notamment donné des signes favorables à la relance de la coopération régionale au sein de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL, qui rassemble la RDC, le Rwanda et le Burundi), a précisé cette source.

M. De Gucht a ensuite présidé une réunion du forum "P3+2", qui associe les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, ainsi que la Belgique et l'Afrique du Sud.

Ces pays intéressés par la situation dans les Grands Lacs ont tenté de coordonner leurs positions sur la problématique des réfugiés et des minorités.

Ils ont aussi évoqué les manières de mettre hors d'état de nuire les milices encore actives dans la région, notamment les forces de Laurant Nkunda et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Les représentants du "P3+2" ont esquissé les contours d'une initiative, que M. De Gucht présentera jeudi au secrétaire-général de l'ONU, Ban Ki-moon. Interrogé par la presse belge, le ministre a refusé d'en révéler la teneur.

Il n'a pas hésité à évoquer la possibilité d'un "conflit militaire d'une certaine envergure" entre l'armée congolaise et les rebelles si la communauté internationale n'intervient pas.

"Il ne faut pas sous-estimer le risque de guerre au Congo", a-t-il déclaré.

M. De Gucht devait par ailleurs rencontrer Joseph Kabila mercredi en fin d'après-midi, mais cet entretien a finalement été annulé.

Le président congolais a par contre évoqué directement les points de frictions à son homologue rwandais, Paul Kagame, dans le courant de la soirée. Cet entretien discret n'a été suivi d'aucune communication à la presse.

Comments

[joly bwansolu]

les rwandais doivent laisser le temps aux congolais et ils ne doivent plus prendre place aux affaires de congolais