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LOSAKO
28 septembre 2007

Quatre gros nuages sur l’avenir de la RDC

110284L’avenir immédiat de la RDC se profile sous quatre gros nuages qui, si l’on n’y prend garde, risque de l’assombrir indéfiniment. L’imbroglio Bemba, l’hyper équation Nkunda, le rapport sans confiance avec des voisins pas toujours sincères et la jalousie des partenaires traditionnels qui boudent les longues dents des nouveaux partenaires, tels sont les obstacles jugés sérieux par des analystes, que le gouvernement devra surmonter.


Vivement un nouvel état d’esprit

Jusqu’à ce que nous bouclions cette édition, la rédaction de lerevelateur.net n’avait pas toujours des nouvelles sur un compromis sur le retour du sénateur Jean-Pierre Bemba au pays. Les coulisses du bâtiment en verre des Nations Unies n’avaient pas encore livrés leurs secrets. Bemba devrait rencontrer officiellement le Secrétaire général Adjoint des Nations Unies chargé des missions de paix, Jean-Marie Guehenno. Ce qui n’est pas donné. C’est ce qui montre qu’il jouit jusqu’à preuve du contraire d’une notoriété internationale certaine qui lui ouvre certaines portes.

Ban Ki-Moon, Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba, les présidents Bongo Ondimba du Gabon, Denis Sassou Nguesso du Congo, Edouardo Dos Santos d’Angola, Louis Michel, Commissaire européen, Karel De Gucht, ministre belge des Affaires étrangères, Jean-Marie Guehenno, la France qui préside au Conseil de sécurité la ‘‘session spéciale pour la paix en Afrique’’ et dont la première sortie internationale du président Nicolas Sarkozy a été saluée par les éditorialistes africains, les Etats-Unis qui pilotent la ‘‘Tripartite Plus 1’’, bref tous ceux qui jouent sur cette scène, se sont entrecroisés dans les couloirs de l’ONU cette semaine. Il n’y a pas de raison que rien ne soit annoncé. Sauf intransigeance d’un camp.

Tous les analystes sont unanimes : si l’affaire Bemba n’est pas gérée dans le sens de son retour dans la sécurité et dans un état d’esprit qui fait tabula rasa du passé récent, la RDC court des temps difficiles. Aujourd’hui, à suivre ce candidat président de la République qui s’en est sorti avec 42 % des suffrages, il y a fort à parier que l’empêcher de rentrer jouer son rôle de chef de l’Opposition institutionnelle créerait des frustrations dans son esprit, lui qui se dit victime d’atteintes répétées à son intégrité physique, trois fois selon lui, victime d’injustice car le sort qui lui est réservé va à l’opposé de ce qui est en train d’être fait avec les autres ex vice-présidents, notamment Azarias Ruberwa qui garde à ce jours sa garde rapprochée constituée des militaires du RCD, mouvement politico militaire soutenu par le Rwanda.

Il en est de même du traitement réservé à Nkundabatware qui poursuit sa campagne de désolation dans le Nord-Kivu, narguant le pouvoir en place. Mais Bemba n’est pas le seul à souffrir de son ‘‘exil forcé’’. Jusqu’à preuve du contraire, les analystes hésitent de pronostiquer ce que serait une sortie dans la rue des fanatiques de Jean-Pierre Bemba à Kinshasa, son fief, où il garde intact l’opinion que les Kinois ont de lui.

Mais Bemba serait en sécurité à Kinshasa qu’à Faro où des démons de tout genre pourraient rôder autour de sa résidence, parmi lesquels les ‘‘froissés’’ du régime Kabila, qui proclament à qui veut les entendre avoir réalisé le scénario du maintien de Kabila au pouvoir et qui le voient se tourner vers d’autres intérêts.

Beaucoup comptent parmi ceux-là, Louis Michel, qui au nom de la Communauté occidentale, a rencontré Jean-Pierre Bemba à deux reprises au cours de ces deux derniers mois d’‘‘exil forcé’’. Parmi les obstacles majeurs, au regard de la position de Joseph Kabila qui laisse le sort de Bemba entre les mains du Sénat et de la Justice, l’opinion croit que l’épée est toujours suspendue sur la tête de Bemba qui, s’il ose mettre les pieds à N’djili, sera arrêté immédiatement et cela lui coûtera sa carrière politique. D’où l’appel à régler politiquement l’affaire Bemba.


Nkunda, l’équation aux multiples inconnues

Laurent Nkundabatware attendait voir Kabila quitter Sake, le week-end dernier pour reprendre le langage des armes. Ce qui a produit un flot de commentaires dans les salons de Kinshasa. L’appel de Joseph Kabila à limiter les prérogatives de la défense à la seule armée nationale, c’est-à-dire à tout élément ayant pris part au ‘‘brassage’’ est tombé à l’oreille d’un Nkunda sourd. Le général renégat a définitivement démontré qu’il ne comprenait qu’un seul langage : celui des armes. C’est ce que la Communauté internationale refuse de comprendre. Elle exige de Kabila de négocier avec ce criminel qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour crime de guerre.

Le Porte étendard de cette thèse n’est autre que Karel De Gucht. Peut-être ignore-t-il que le gouvernement congolais, par le truchement du Général John Numbi, s’était rabaissé jusqu’à accorder une chance à Nkunda, en état de présumé criminel de guerre, à s’asseoir sur une même table avec lui à Kigali, en janvier dernier. Quel bénéfice Nkunda a-t-il tiré de ce prestige : il s’est mis à tuer tout ce qui ressemblait à un hutu, Congolais ou Rwandais, civil ou rebelle du FDLR. Ses fidèles les ont pillés, violé les femmes de tout âge, enrôlé à nouveau des enfants et jeté dans les routes des familles entières qui ne savent plus ce qui leur arrive malgré les promesses électorales de la Paix.

Le gouvernement croit fermement que la population doit désavouer publiquement ce que fait Nkunda. D’où le projet rénové de ‘‘Baraza’’ populaire qui vise à faire voir aux populations du Kivu que ce sont leurs ‘‘propres enfants’’, ainsi qu’ils se présentent, qui perpètrent les tueries, les viols, les razzias et les soumettent à cette tourmente sans fin. Les notables du Kivu devront dire si oui ou non s’ils se complaisent dans cette situation.


Les FDLR, une épine sous le pied de Kabila

Aussi longtemps que les 6 000 (seulement) rebelles Hutus rwandais du Front de libération du Rwanda (FDLR) et les Rastas poursuivront leur exil en RDC, ils seront semblables à une puce qui ne fait pas reposer un éléphant. A bien lire la situation, tous leurs actes sont calculés. Ils visent qu’on parle d’eux. Si une bonne partie des hutus est rentrée au Rwanda depuis 2003, ceux qui sont restés en RDC ne sont pas foncièrement des génocidaires, concept brandit par le Rwanda et qui soulève la peur d’être jeté en prison auprès de ces rebelles.

Parmi eux, on compte d’ailleurs plusieurs enfants qui ont traversé la frontière en 1994 en bas âge, sans oublier, tenant compte de la forte natalité, de ceux qui sont nés depuis. Quel noyau reste-t-il vraiment de ces FDLR qui constitue une menace pour le Rwanda, alors que ce petit noyau accomplit des actes d’éclat en RDC et font souffrir la population locale. Le hic dans tout ceci est ce qui se dit ouvertement parmi les diplomates à Kinshasa : le Rwanda, qui continue à demander au gouvernement congolais de respecter ses engagements dans le désarmement des Fdlr, n’a cependant aucun intérêt à rapatrier ses ‘‘enfants prodigues’’. Ça lui enlèverait tout alibi de perpétrer ses incursions minières en RDC.


La sincérité des voisins aux agendas cachés

La sincérité des voisins de la RDC est mise à rude épreuve. Ayant compris la mauvaise passe militaire que traverse le pays, après avoir volé ses armements et conseillé à Laurent Désiré Kabila l’épuration des officiers des Forces armées Zaïroises, lors de la campagne AFDL, au regard des ressources humaines non utilisées de notre armée, le Rwanda n’abandonnera jamais ses agendas cachés sur la RDC.

L’Ouganda n’est pas honnête non plus. Les dernières altercations sur le lac Albert est un test d’intimidation après les accords passés à Ngurdoto, lesquels ont été précédés par la rançon du chantage. Juste après la signature de ces accords, l’Ouganda qui s’est vu récupéré ce que ses experts confirment qu’il n’a pas grand-chose (la nappe pétrolière serait penchée vers la RDC et que si le Congo ‘‘siphonnait’’ le gisement par son territoire, il ‘‘tomberait en panne sèche’’. D’où les intimidations qu’on observe ces jours-ci.

Quant à l’Angola, outre l’Affaire Kahemba, il y a aussi le pétrole du fond marin à exploiter en commun alors que les frontières marines n’ont jamais été tracées entre la RDC et le pays de Dos Santos. Les analystes comprennent par le profil bas affiché par l’Angola dans ces accords d’exploitation commune une volonté de ne pas réveiller la RDC sur un probable conflit frontalier qui peut s’avérer défavorable pour lui.


Les nouveaux partenaires contre les traditionnels

Kinshasa, dans sa quête d’argent frais pour mettre en œuvre son vaste chantier de reconstruction négocie en début du mois un accord de partenariat avec la Chine, d’une part et des indiscrétions parlent également de la Corée qui peut construire des périphériques et des logements à Kinshasa, sans oublier la contribution de l’Arabie Saoudite pour soutenir la politique touristique du gouvernement. Ces rapprochements font ‘‘jaser’’ dans les chancelleries occidentales.

L’attaque est adressée au gouvernement qui aurait tendance à se tourner vers d’autres partenaires, gloutons dans leur besoin en matières premières pour faire tourner les manufactures de leurs pays sans imposer des restrictions en matière de respect des Droits de l’Homme.

A Kinshasa, l’opinion a fait son choix. Droit de l’Homme, oui, mais on ne mange pas de ‘‘Droits de l’Homme’’. ‘‘L’occident attend que les Droits de l’Homme s’installent. Et entre temps, le temps court et le peuple continue à se serrer la ceinture. Où sont les retombées des élections, une année après’’, s’est interrogé un citoyen moyen qui se rappelle l’invitation adressée à la Communauté internationale par le ministre d’Etat en charge des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction, Pierre Lumbi, lundi 7 septembre, à l’occasion de la signature des Accords de partenariat avec la Chine : ‘‘ « Un tien vaut mieux que demain tu l’auras », dit-on. (…) Les portes du Congo demeurent largement ouvertes à tous les pays et sociétés du monde’’.

De toutes les façons, dans son état actuel, les USD 8 milliards officiels de la Chine (les langues indiscrètes parlent de 14 milliards) ne suffiront pas à relever la RDC.

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