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LOSAKO
30 novembre 2007

Quota insignifiant à l’Education, Santé, Agriculture et Développement rural... Budget 2008 sans vision

gizenga009

L’actualité nationale reste dominée par l’examen du projet de Budget 2008 à l’Assemblée nationale. Les intervenants rivalisent d’éloquence jusqu’à susciter des passes d’armes. D’où l’intérêt du débat et du sujet. C’est-à-dire, le Budget 2008 qui n’est rien d’autre qu’un programme d’action du gouvernement à travers lequel il exprime ses ambitions d’assainir l’environnement politique, de relancer l’économie et de promouvoir l‘être humain. Mais comment peut-on alors soutenir tout effort global de développement si des domaines tels que l’Education, la Santé, l’Agriculture et le Développement rural ne sont que « des secteurs prioritaires » dans l’imagination des gouvernants ?

Dans le projet budgétaire pour l’exercice 2008 déposé mardi devant l’Assemblée nationale et depuis sous examen par les députés, le Premier ministre a déclaré ce qui suit dans son exposé de motifs : « Aujourd’hui, en ce qui concerne ce Budget 2008, on peut noter une stratégie d’investissement axée de manière plus résolue et plus précise sur les Cinq chantiers du Président de la République et du gouvernement. En effet, près de 70% de l’enveloppe globale vont aux secteurs prioritaires suivants : Infrastructures, 41% ; Energie 14% ; EPSP 5% ; Santé 5 % ; Agriculture et Développement rural 3,5% ».

Une telle répartition, l’on conviendra avec nous, suscite plusieurs interrogations dans la mesure où elle sous-tend de profondes contradictions en matière de développement. Car, on ne peut vouloir le développement d’une nation, le mieux être d’un peuple, une économie dynamique et prospère, et consacrer peu des ressources à des secteurs dits « prioritaires ». C’est vouloir une chose et son contraire.

Présenter un programme d’action et le soutenir avec des éléments techniques tels que contenus dans le projet du Budget 2008 relève de l’absence de vision de la part du gouvernement en matière de gestion ; une manifestation découlant de l’amateurisme et de manque de maîtrise des grandes questions nationales ; une absence de volonté politique d’affronter les vrais défis du développement.

AGRICULTURE : SOUBASSEMENT DE TOUTE ECONOMIE

Depuis des temps immémoriaux, toutes les économies prospères tirent toujours leurs substances de l’agriculture. Les Etats-Unis en sont une illustration parfaite : elles sont aujourd’hui une puissance financière grâce à l’agriculture. Raison pour laquelle, l’agriculture demeure le soubassement de toute économie.

En fait, une agriculture prospère apporte la réponse à la politique de l’auto-suffisance alimentaire pour disposer d’une population saine et active. Une agriculture prospère contribue à la constitution de l’épargne et des réserves de la banque par le ralentissement des charges d’importation. Aussi, pour le cas d’espèce des pays en voie de développement, les ressources propres ou provenant des partenaires extérieurs seront orientées vers les projets de développement et non de consommation. Ce qui aura pour effet, dans la deuxième hypothèse, de contenir les charges de la dette.

On ne peut donc se comporter autrement dans un pays à vocation agricole qu’est la République démocratique du Congo en inventant d’autres recettes de développement. La RDC est aussi un scandale agricole, dotée d’une terre fertile où l’on peut cultiver durant 365 jours, des eaux poissonneuses, une faune et une flore exubérantes.

Mais quelle réponse un gouvernement peut-il apporter à la relance de l’Agriculture s’il ne puise pas dans ses propres réserves et lorsqu’il affecte seulement 3,5% de son budget à ce secteur ? Aucune réponse positive ni encourageante. L’agriculture congolaise demeurera toujours au stade de la cueillette et de la subsistance. Entre-temps, les charges d’importation sont élevées avec du riz venant de Thaïlande, du Vietnam alors qu’à Bumba, dans la province de l’Equateur, on retrouve la même variété. L’on s’acharne à faire venir des chinchards de la Namibie et de l’Afrique du sud comme produits de première nécessité plutôt que de réduire le volume d’importation en affectant des ressources financières pour accroître de la production à l’Equateur au Kivu, au Katanga. Le Lac Edouard, Vitshumbi et les eaux du Tanganyika sont les plus poissonneuses du monde. Seule l’imagination servira de pourvoyeuse à l’augmentation de la production locale.

Cet effort serait accru si des efforts sont consentis dans la recherche appliquée de manière à multiplier les variétés des produits agricoles : maïs, manioc, et nous en passons. La Corée du sud a réussi justement son boom économique en empruntant cette voie.

Une Agriculture prospère est un atout majeur de la Santé pour une population saine. Car la nutrition joue un rôle prépondérant dans la santé des populations. Un corps sain, bien nourri, résistera aux maladies avant de recourir aux médicaments. Et par effet de contagion, l’on assistera à l’ élimination progressive des maladies endémiques.

Quant au Développement rural, son champ d’action est vaste. Il va de l’entretien des routes de desserte agricole à l’accès à l’eau potable, en passant par l’énergie, l’ amélioration des voies de communication, les soins de santé primaire, sans oublier le droit à l’ instruction élémentaire. Comment peut-on alors affecter à un domaine aussi vaste et important, 3,5% du Budget ? Sur quelles bases et données a-t-on établi ces prévisions, surtout pour un pays qui a l’ambition de se reconstruire ?...

EDUCATION, UN TOUT

La contradiction ou le manque de vision, c’est selon, est manifeste dans le domaine de l’Education. Ce secteur, force est de le souligner, constitue un TOUT. C’est à dire, il va de la maternelle à l’université en passant par le secondaire et les instituts supérieurs. On ne peut s’appesantir sur ce secteur séparément au risque de fausser toutes les données ainsi que la stratégie de développement national.

C’est ce qui pourrait se produire. Le Gouvernement n’a d’yeux qu’à l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, EPSP, où il a affecté 5% de son budget.

Certes, le pays a besoin d’une classe moyenne. Mais le développement d’une nation, même en termes de coefficient d’ouvriers qualifiés et de ses intellectuels ne s’arrête pas à ce niveau. C’est une courte vue que de s’imaginer une telle bourde pour sacrifier les instituts supérieurs, les universités. C’est comme si la grève du mois de novembre 2007 dans le secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire n’ a pas retenu l’ attention du gouvernement.

Le projet du Budget 2008 actuellement sous examen à l’Assemblée nationale devra avoir comme obligation morale et politique de traiter ces contradictions profondes pour doter la République démocratique du Congo d’un budget réaliste et conséquent. Quelles que soient les contraintes financières. Car, consacrer 41% du budget aux Infrastructures avec cette prédominance « d’équiper les bureaux avec des climatiseurs, construire des routes à « usage unique » comme ironise la population pour autant qu’à la moindre première pluie les nids de poule réapparaissent », serait faire preuve de manque de vision et de lucidité. L’on ferait oeuvre utile en augmentant les quotas des secteurs prioritaires ci-énoncés.

Le potentiel

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D
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