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LOSAKO
30 avril 2008

Et si Antoine Gizenga partait …

gizenga_antoine_dPartira, ne partira pas ? La question, en rapport avec le maintien ou l’éviction du Premier ministre et chef du gouvernement, n’en finit pas de faire la Une des journaux et d’alimenter le débat au sein de la classe politique.

Même au sein de sa majorité gouvernementale, le patriarche Antoine Gizenga, arrivé aux affaires grâce à un accord particulier conclu avec le chef de l’Etat entre les deux tours de l’élection présidentielle en 2006, ne fait plus l’unanimité.

« Ce n’est plus qu’une question de quelques semaines », affirme-t-on dans certains salons politiques. Seule la manière de le faire partir poserait encore problème, le président de la République redoutant de créer une « fronde politique » au Bandundu et à Kinshasa où le leader charismatique du Parti lumumbiste unifié (PALU) est soutenu par des centaines de milliers de partisans.

Des prétendants, qui ne sont pas tous du parti présidentiel - le PPRD -, ont déjà pris leurs marques. En attendant l’interpellation du Premier ministre à l’Assemblée nationale.

Quand va-t-il sauter ? « Gizenga saute au mois de juin », croient savoir certains observateurs, se fiant à des « sources sures ». Mais, que valent-elles vraiment dans un pays où la rumeur nourrit même les services d’intelligence qui ont fort à faire pour démêler le faux et le vrai ?

A plusieurs reprises, le « départ » de l’homme qui avait promis le « tremblement de terre » au dictateur Mobutu a été annoncé « pour bientôt ». Mais, quatorze mois après l’investiture de son gouvernement à l’Assemblée nationale le 22 février 2007, Gizenga est toujours en poste. « Il plie mais ne rompt pas », se vantent ses fidèles.

Quoi qu’il en soit, il finira par « sauter ». Et, après ? C’est là que réside le nœud du problème. Car, personne ne peut prédire les événements qui en résulteraient.

DONNES INCONNUES

L’éviction de Gizenga contient des donnes inconnues, liées tant à la réaction de sa base - passive ou brutale – qu’à celle des autres acteurs politiques de cette pièce cornélienne. La première donne tient au caractère actuel du Premier ministre. Soit, il fait montre de fair-play et quitte la scène honorablement. Et c’est tant mieux. Soit, il s’énerve et ameute sa base dont on connaît la virulence des réactions. Et ce sera le sauve-qui-peut.

Dans le cas où le vieil opposant se braquerait, en exigeant l’application stricte des clauses du fameux « Accord » dont le seul volet dévoilé est celui du privilège qu’aurait le PALU de prsalle_congres_parlementoposer le nom du Premier ministre, on en serait à supputer sur les éventuels « remplaçants ».

On sait qu’au sein du gouvernement, seuls le ministre près le Premier ministre et celui en charge du Budget sont des « palustes vertébrés ». Mais, Gizenga serait-il disposé à proposer Mayobo ou Muzito à sa succession ? Si oui, on s’attend de connaître les atouts grâce auxquels l’un ou l’autre pourrait obtenir le quitus de l’Assemblée nationale.

En cas d’échec, il faudra bien que le PALU convainque Matungulu, dont les relations avec les caciques du chef de l’Etat sont restées tendues lors de son passage dans le gouvernement du président Laurent-Désiré Kabila, à consentir de prendre le relais. Ce qui n’est pas acquis d’avance.

Un autre cas de figure est celui qui verrait le PPRD, « parti majoritaire » de la majorité gouvernementale avec plus de cent députés, réclamant que ne soient pas prises en compte les exigences du PALU qui n’a que 34 députés à l’Assemblée nationale.

Le parti présidentiel pousserait alors son « initiateur », à dénoncer publiquement les termes du contrat qui le lie au leader du PALU. Et à désigner un Premier ministre issu de l’Alliance de la majorité parlementaire (AMP).

INTERROGATIONS

Autant Antoine Gizenga a eu l’avantage d’avoir été « accepté » par l’ensemble de 370 députés de la majorité, autant apparaissent possibles des mécontentements dans les rangs de la même plate-forme constituée au départ sur des bases électorales.

D’un côté, le PPRD voudrait bien récupérer « sa » Primature. De l’autre, ses alliés au sein de l’AMP nourriraient des ambitions également « légitimes », au motif qu’ils ont « droit » à la direction d’une des principales institutions de la République.

Et c’est dans cette logique que sont cités certains noms, dont celui de Philippe Futa, qui a été le coordonnateur de l’AMP lors du premier tour de l’élection présidentielle. Il est aujourd’hui ministre de l’Economie, après avoir été élu sénateur.

Par ailleurs, le président Joseph Kabila aurait « déjà quelqu’un » dans sa manche, rapportent d’autres sources. Conscient que le « patriarche » est contraint à fournir des exercices physiques pour une meilleure lisibilité de son action, le chef de l’Etat pourrait renommer deux « nouveaux ministres d’Etat » en vue d’éviter de la brouille au sein de l’AMP.

Dans tous les cas, le départ volontaire ou forcé d’Antoine Gizenga de la Primature mérite des réponses concrètes aux interrogations qu’il pose. Ce qu’il faut craindre, c’est ce débat politique de ces deniers jours. Dans un clientélisme éhonté et indigeste, certaines personnalités politiques donnent de la voix et font une lecture sélective des « accords secrets » au sein de l’AMP. Allant jusqu’à souligner que ces accords ont une durée de cinq ans, comme pour dire que pendant cette législature, à l’image de la période de transition, il ne peut être question de changer de Premier ministre. Dans le cas contraire, ce serait le chaos. Dangereuse interprétation des textes pour prendre en otage tout un pays. En plus, les circonstances politiques actuelles n’ont rien de commun avec les cas « Kasavubu – Lumumba et Tshisekedi – Mobutu ». Y faire allusion, serait être prophète de malheur. Car Lumumba, avec son parti le MNC, avait la majorité au Parlement. Tandis que Tshisekedi était le Premier ministre de l’Opposition non issue des élections légitimes. Il n y a pas de commune mesure d’autant plus que Kabila et Gizenga sont des partenaires de la majorité parlementaire. Si les exigences l’imposent, à la suite des tractations, un compromis pourrait intervenir. Seul le président de la République est élu constitutionnellement pour un mandat de cinq ans et non le Premier ministre.

Nul ne souhaite une crise politique. Il n’empêche de faire preuve de courage politique si certaines adaptations s’avèrent indispensables dans l’intérêt supérieur de la Nation. Alors, point de chantage. Le Potentiel

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