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LOSAKO
28 octobre 2008

RDCongo: les combats à l'Est, 2 millions de déplacés et la démission de son commandant illustrent les difficultés de la Monuc

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La démission du nouveau commandant de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) illustre les difficultés grandissantes des Casques bleus qui n'arrivent plus à faire cesser les combats entre la rébellion et l'armée congolaises dans l'est du pays.

La Monuc a également du mal à assurer la protection des civils, jetés sur les routes par les combats, et qui s'entassent dans des camps, souvent hors de portée des organisations humanitaires en raison de l'insécurité dans la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda.

La démission lundi du général espagnol Vicente Diaz de Villegas, qui avait pris ses fonctions début octobre, est due à des "raisons personnelles", a affirmé la porte-parole de l'ONU à New York, Michèle Montas.

image_file_1522Cependant, d'après des sources diplomatiques, le général Diaz estime que la Monuc, la plus importante force de maintien de la paix de l'ONU dans le monde avec 17.000 Casques bleus, n'a pas les moyens de faire face à sa tâche très ardue, sur une vaste région de collines. Ce riche territoire, troublé depuis le génocide de 1994 au Rwanda voisin, est en proie à de nombreuses convoitises.

Son représentant spécial en RDC, Alan Doss, a demandé le 3 octobre des moyens et des troupes supplémentaires au Conseil de sécurité des Nations unies, sans apparemment avoir été entendu.

Lundi, ses forces ont été encore prises à partie par des centaines de manifestants à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.

"Au cours de ces violentes manifestations, un civil a été tué", a indiqué le porte-parole de la Monuc à Kinshasa, Michel Bonnardeaux, sans préciser l'origine des tirs.

La Monuc rappelle "qu'elle est en RDC pour le rétablissement de la paix" mais ses déclarations semblent ne plus apaiser les craintes d'un embrasement général et, surtout, les critiques à son égard qui s'amplifient.

"Pour qui roule la Monuc ?", titre en Une mardi le quotidien Le Potentiel, résumant le sentiment généralisé de la presse kinoise, très antirébellion.

CPS_RZU97_271008193707_photo01_photo_default_512x340"Ce qui choque dans cette gestion de la crise, c'est la duplicité de la communauté internationale. Certes, il revient aux FARDC (armée congolaise) d'assurer l'intégrité du territoire national mais nul n'ignore que cette armée est en pleine restructuration", poursuit le journal.

"Chaque jour qui passe fait perdre à cette mission de paix sa crédibilité, la Monuc est loin de remplir son contrat", conclut Le Potentiel.

Depuis la reprise des combats, le 28 août, entre le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda et les FARDC, chaque camp critique de plus en plus la Monuc.

Dans un message reçu par l'AFP, le CNDP s'en prend ainsi vivement à la Monuc.

Il l'accuse d'avoir soutenu lundi les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, rebelles hutus rwandais) qui, appuyant les FARDC, tentaient de reprendre à la rébellion la ville de Kibumba, à 30 km de Goma.

"La Monuc donne un appui-feu aérien aux FDLR. C'est inacceptable", affirme le porte-parole, Bertrand Bisimwa.

CPS_RYJ64_201008174320_photo01_photo_default_512x340"Dans ces conditions, avertit-il, il est difficile pour le CNDP de différencier les troupes en face".

Les Casques bleus ont effectivement essuyé lundi après-midi des tirs de roquette du CNDP près de Kibumba, selon la Monuc. La veille, la rébellion avait repris à l'armée congolaise un important camp militaire situé à Rumangabo, à environ 50 km au nord de Goma.

La Monuc se trouve en RDC avec un mandat sous chapitre 7 qui l'autorise à user de la force, notamment pour protéger les civils.

Souvent, quand les combats éclatent, les civils viennent se réfugier près de ses bases mais elle ne peut empêcher les exodes en masse comme ce fut le cas lundi lorsque près de 20.000 civils de Kibumba se sont enfuis en direction de Goma.

Et le nombre de déplacés augmente de mois en mois pour atteindre 1,4 à 2 millions, sur un total de 5 millions d'habitants dans le Nord-Kivu.

De milliers de déplacés qui étaient dans la région de Kibumba, à 30 kilomètres au Nord de Goma, continuent à arriver à Kibati, Kanyarutchinya et Munigi, à plus de 10 kilomètres de Goma, au Nord, dans le territoire de Nyaragongo.

CPS_RZU97_271008193707_photo00_photo_default_512x340Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku parle d’un drame humanitaire : « Nous atteignions maintenant plus de 2 millions de déplacés dans toute la province. Ça fait le tiers de la population du Nord-Kivu. Et moi, je considère que c’est un drame humanitaire qui vient de s’ajouter au 6 millions de morts que nous avons déjà connus depuis que la guerre a commencé. Et je me dis finalement, il faudrait combien de morts, il faudrait combien de déplacés pour que la communauté internationale soit interpellée, de manière à mettre fin à ce drame ! Je crois que, la communauté internationale et tous les partenaires qui sont concerné par la crise au Congo, doivent mettre les bouchées doubles pour que ce drame soit arrêté et que finalement, les gens retrouvent la paix. »

Entre-temps, la situation humanitaire se dégrade davantage depuis les affrontements qui ont repris lundi dans le territoire de Rutshuru. Des sources sur place signalent les déplacements des populations de Rutshuru-Centre, Kiwanja et Rubare à près de 75 kilomètres au Nord de Goma. Plusieurs familles se dirigent à Kanyabayonga à plus de 70 kilomètres du chef lieu de Rutshuru, et d'autres ont pris la direction de Butembo, à plus de 200 kilomètres de Rutshuru-Centre. Selon la même source, ce mouvement de déplacement avait commencé lundi soir et se poursuit encore ce mardi.  O.M/R.O/AFP

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