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LOSAKO
6 juin 2009

Préoccupés par autre chose, les députés congolais présentent des signes de désamour des plénières

parlement3Réunir 250 députés nationaux est devenu depuis un certain temps une gageure. Impossible de voter des lois dans ces conditions. Faute de quorum, l’Assemblée nationale a perdu de sa splendeur.

«L’information ne circule pas», disent les uns. «Les députés sont démobilisés», affirment les autres. D’autres encore soutiennent que «tous sont préoccupés par les tractations en vue de se positionner pour figurer dans la nouvelle équipe gouvernementale en gestation». Chacun y va de sa justification.

Mais, la réalité était là, plantée en plein milieu de la figure. La plénière n’a pu voter un projet de loi et une proposition de loi parce que les élus du peuple avaient décidé de sécher cette instance. C’est là toute la question. Comment les personnes élues pour débattre de l’avenir du pays, à un si haut niveau de responsabilité peuvent-elles se permettre de jouer à «l’école buissonnière» ?

Les députés nationaux qui ne perçoivent plus régulièrement leurs émoluments n’ont plus le cœur à l’ouvrage. D’ailleurs, le taux de 500 francs congolais le dollar américain appliqué pour le paiement de leurs salaires est considéré comme un pied de nez de la part du gouvernement. Pire, constate-t-on, l’ensemble des élus du peuple ne rêve que d’intégrer le gouvernement. Il apparaît ainsi clairement que le travail de contrôle parlementaire et de législateur ne paierait pas son homme. «S’il faut se faire du beurre, c’est au gouvernement», fulminent des députés.

Les remue-ménage annoncés par le président de la République étant, de plus en plus, imminents avec les dernières instructions sur la gestion des ressources financières de l’Etat, font rêver plus d’un député. Le désamour ne serait donc pas le fait d’un quelconque positionnement dans l’intérêt du peuple, mais trouverait une explication dans la détermination de chacun des opérateurs politiques congolais de ne servir la République qu’au gouvernement et pas ailleurs !

Il se constate aussi un phénomène caractérisé par une pirouette consistant à signer l’acte de présence et quitter discrètement la salle pour d’autres besognes. Le président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, en a fait la remarque mercredi dernier. Il a relevé à l’occasion que plus de 330 députés étaient présents en début de séance et que seulement une centaine est arrivée à la fin. Une prime constituée d’un bonus de carburant offert aux députés ponctuels et réguliers n’a pu changer le comportement des députés.

Pour certains députés, ils sont occupés dans les commissions, les enquêtes et contrôles parlementaires. Tandis que d’autres indiquent que les travaux en plénières ont perdu une certaine vigueur. Un autre groupe de députés, qui déplorent cette situation, estime que l’une des voies de sortie serait la tenue d’une conférence des présidents sur la question, afin d’éviter des cas similaires.

Néanmoins, tous restent unanimes. Il y a eu, ce jeudi, un déficit d’information pour que chaque député, même par procuration, puisse participer au vote.

Le vote qui, d’ailleurs, demeure l’étape finale de leurs attributions régaliennes, consistant d’abord à légiférer, puis à contrôler l’action du gouvernement.

BIENVENU-MARIE BAKUMANYA ET R.O

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