LOSAKO INTER - Présidence de l'UE : le nouveau favori est belge

Depuis que Tony Blair a été mis sur le banc de touche, le premier ministre belge Herman Van Rompuy semble avoir créé le consensus chez les Vingt-Sept. Il n'est pourtant pas encore officiellement candidat.

A Bruxelles, rien n'est jamais simple. Alors que le Britannique Tony Blair, archi-favori dans la course à la présidence de l'Union européenne, a été mis sur le banc de touche lors du dernier sommet à Bruxelles, le premier ministre belge Herman Van Rompuy, qui n'était pas candidat, ferait désormais figure de favori. C'est en tout cas ce que prétendent plusieurs diplomates européens. «Il y a un consensus sur son nom, ce qui est rare à 27. Personne d'autre ne fait l'unanimité», a affirmé l'un de ces diplomates. «Personne ne s'oppose à lui et beaucoup lui demandent d'accepter», a ajouté un autre.

Vendredi, lors du sommet européen des chefs d'Etats et de gouvernements, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s'étaient mis d'accord pour soutenir «le même candidat», sans en dire plus sur le nom du favori. Selon El Pais, ils auraient choisi Van Rompuy. Le Belge aurait reçu de «subtiles indications en ce sens de la part de Nicolas Sarkozy», écrit le quotidien espagnol.

Profil idéal

A 62 ans, le chef du gouvernement a le profil idéal pour accéder au poste de premier président de l'UE. En tant que chrétien-démocrate, il respecte le partage des rôles décidé par le Parlement européen : la présidence du Conseil pour le Parti populaire européen (PPE), les relations extérieures pour les sociaux-démocrates. Il est aussi considéré sur la scène belge comme un as du compromis. Un talent qui serait très utile à un futur président de l'UE, lors de la mise en œuvre du traité de Lisbonne, qui pourrait intervenir le 1er décembre 2009, selon Nicolas Sarkozy. Cerise sur le gâteau, la Belgique assurera la présidence de l'UE au second semestre de 2010.

Mais rien n'est fait. Car le premier ministre belge a déjà du pain sur la planche au niveau national. Beaucoup comptent sur lui pour déminer l'interminable querelle entre Wallons et Flamands sur l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), qui risque dans les mois à venir de mettre une fois de plus son pays au bord de l'implosion.

Alors, ira, ira pas ? Réponse lors du sommet extraordinaire «programmé pour la mi-novembre», qui tranchera entre les différents postulants restés en lice.

La citation du jour

«La position de l’administration Obama sur les colonies est claire, sans équivoque. Elle n’a pas changé: les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de la poursuite des implantations israéliennes.»

- Hillary Clinton, tentant de rassurer les Palestiniens sur les colonies après avoir qualifié de «sans précédent» l’offre israélienne d’un gel partiel de la colonisation.

AFGHANISTAN... Quand Barack Obama félicite un président illégitime

La Commission électorale indépendante d'Afghanistan a déclaré le chef de l'Etat sortant, Hamid Karzaï, vainqueur de l'élection présidentielle. Dimanche, son rival Abdullah Abdullah a annoncé son retrait avant le second tour. Les Etats-Unis ont félicité M. Karzaï, qualifiant son élection d'"historique".

Le président américain Barack Obama a également demandé à Hamid Karzaï de faire des efforts beaucoup plus "sérieux" contre la corruption et d'ouvrir un "nouveau chapitre" dans la gestion des affaires du pays.

Un peu plus tôt, son porte-parole, Robert Gibbs, indiquait que l'administration américaine considérait Karzaï comme le dirigeant légitime de l'Afghanistan.

Evoquant la corruption au sein de l'administration afghane, M. Gibbs a toutefois ajouté que "des conversations sur les sujets difficiles vont commencer maintenant" avec Kaboul. Il y a en Afghanistan "des problèmes de corruption auxquels il faut s'attaquer", a-t-il dit.

Le premier tour des présidentielles le 20 août avait été marqué par des violences des talibans, une faible participation et des fraudes massives. Un quart des bulletins de vote avaient été annulés.

Dans une rue de la ville de Balkh, Mohammad Sadiq, 34 ans, assure: "nous n'accepterons pas Karzaï comme président via une élection frauduleuse... Nous, le peuple Afghan, ne nous tairons pas et nous soulèverons contre le gouvernement".

Hasibullah Ehsan, un vendeur de motos de 42 ans, renchérit: "Si Karzaï est proclamé vainqueur, c'est inacceptable pour nous. 40% des votes obtenus par Karzaï sont frauduleux et il devrait y avoir un second tour".

Le principal rival du président sortant, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, avait annoncé dimanche qu'il ne participerait pas au second tour, après le refus de M.Karzaï de prendre en compte ses demandes visant à limiter les fraudes.