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LOSAKO
14 janvier 2007

Finances publiques: Plus de six milliards de Fc de dépassement de dépenses à fin décembre 2006

016CI4Malgré la discipline budgétaire et le resserrement monétaire de septembre 2006, l’année 2006 s’est clôturée avec un dépassement de six milliards de Fc dans les opérations financières de l’Etat.

Les relations entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et le Fonds monétaire international n’ont pas été du tout apaisées au cours de l’année 2006. Déjà en mars 2006, des signes d’essoufflement se sont révélés dans la mise en œuvre du Programme économique du gouvernement lancé pour trois ans en avril 2002.

C’est le 31 mars 2006 que le Conseil d’administration du FMI avait décidé, au regard de la difficulté de mettre en œuvre toute tentative du Peg, à un arrêt sans prolongation de ce programme. Il en résultera alors le lancement dès avril 2006 du Programme relais de consolidation (PRC), avec pour objectif maintenir le dialogue avec le Fmi et baliser le chemin pour entamer dès début 2007 des négociations plus approfondies avec les services du FMI pour un Peg 2. C’est ce qu’on espère avec le prochain gouvernement que dirigera le premier ministre Antoine Gizenga. Mais, le préalable pour y arriver était sans conteste la réussite du PRC. En a-t-il été le cas entre avril et décembre 2006, période prévue pour son exécution. Pas question de se lancer dans des spéculations de tout genre. Car, il faudra sans doute attendre l’arrivée à Kinshasa des experts du département Afrique du FMI pour en avoir la réponse.

Le dernier numéro des « Notes de conjoncture » de la Banque centrale du Congo donne une idée sur la situation économique et financière à fin décembre 2006. Si le gouvernement a certes à fin décembre 2006 réussi à ramener le taux de change du franc congolais par rapport au dollar américain en déça du taux prévisionnel de 525 Fc pour 1 Usd, il n’en a pas été le cas pour le taux d’inflation qui s’est fixé à fin décembre à plus de 3% du taux prévisionnel de 15%. De même aussi, le gouvernement n’a pas pu malgré les mesures monétaires et budgétaires de septembre dernier de respecter les trois critères quantitatifs du PRC, à savoir les planchers des avoirs extérieurs et intérieurs nets ainsi que le plafond du crédit net à l’Etat.

LE DEFICIT PUBLIC SE CREUSE EN DECEMBRE

De tout le temps, la situation des finances publiques a été au centre des déséquilibres du cadre macro-économique global de la RDC. C’est ce qui aura justifié en 2001 le lancement du Programme intérimaire renforcé pour entre autres freiner la descente aux enfers de la monnaie congolaise sur le marché de change et aussi corriger l’hyperinflation qui sévissait sur le marché des biens et services. Neuf mois après – soit en mars 2002 – le PIR s’est conclu par des résultats jugés « globalement satisfaisants » par des partenaires extérieurs. Mais, il restait pour la RDC le défi de corriger le laxisme au niveau de la gestion des finances publiques, base de profonds déséquilibres qui ont conduit en mars 2006 au naufrage du PEG.

Les statistiques rendues publiques depuis le 2 janvier 2007 par la Banque centrale du Congo prouvent juste le contraire. Les finances publiques resteront toujours le venter mou de la dégradation du cadre macro-économique congolais. En avril 2006, l’important déficit de plus de 13 milliards de Fc avait nécessité de la part du gouvernement des explications au FMI pour obtenir son soutien au PRC. Des engagements avaient été pris, notamment ceux mentionnés dans la lettre d’intention et le mémorandum des politiques économiques et financières de la RDC transmis au directeur général du FMI le 29 août 2006.

Le gouvernement s’engageait, à cette occasion, à tout mettre en œuvre pour éviter une chute brutale du PRC. La discipline budgétaire et le resserrement de la politique avaient été les deux options arrêtées par lui pour atteindre cet objectif. Mais, septembre et décembre 2006 ont nettement prouvé le contraire. Car, selon les « Notes de conjoncture » de la BCC, septembre 2006 s’est clôturé avec un déficit public de 12.735,2 millions Fc. Le même exploit – s’il faut le qualifier ainsi – sera réédité deux mois après en décembre 2006 avec un déficit des opérations financières de l’Etat de 11.500,4 millions Fc alors qu’en octobre et novembre 2006, le solde des opérations financières a été respectivement de - 4.935,9 millions Fc et + 1.431,3 millions Fc. En récapitulant, l’on se rend à l’évidence que l’Etat s’est bien comporté en novembre dernier en réussissant à garder plus d’un milliard de Fc dans les caisses de l’Etat. Mais, c’est en décembre 2006 que les choses se seraient gâtées ; le mois s’étant clôturé - même si la BCC parle d’une situation encore provisoire – avec un déficit de plus de 11 milliards de Fc, soit plus de 20 millions Usd au taux prévisionnel de 525 Fc/Usd. Qu’est-ce qui aurait donc justifié une telle expansion des dépenses publiques ?

Les raisons sont multiples, mais elles ne sont pas de nature à convaincre les partenaires extérieurs sur une quelconque volonté à tenir parole. Car, cette forte expansion va totalement à l’opposé des engagements contenus dans la lettre d’intention du président et le mémorandum du 29 août 2006. C’est dans les frais de fonctionnement des institutions dont la plupart sont supposées être dirigigées par des animateurs expédiant les affaires courantes que l’on trouve la plus grande part dans les dépenses publiques. Jusqu’au 28 décembre 2006, l’Etat a dû débourser pour plus de 10 milliards de Fc de frais de fonctionnement alors que les dépenses de rémunérations n’ont été que 3.999,5 millions de Fc pour la même période. Véritable paradoxe qui n’a de justification qu’en RDC.

En fin de compte, les opérations financières de l’Etat se sont clôturées avec un déficit cumulé de 34.126,9 millions de Fc en 2006 contre des prévisions de 28.679,0 millions de Fc, soit un dépassement de plus de six milliards de Fc.

Qu’en sera-t-il alors de la suite que le FMI réserve au PRC ? C’est la première épreuve qu’aura à subir le gouvernement d’Antoine Gizenga dès son entrée en fonction. Malheureusement, il aura à se défendre sur un dossier dont il ne maîtrise pas tous les tenants et aboutissants.

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