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LOSAKO
9 juillet 2007

RDCongo: évacuation chaotique de centaines de militaires de bâtiments squattés

drcbrief_jan07Des centaines de familles de militaires congolais, qui squattaient depuis une dizaine d'années des bâtiments du ministère de la Santé à Kinshasa, ont été délogées samedi sans ménagement par l'armée et la police.

Plusieurs dizaines de militaires des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC), appuyés par la police, ont bouclé tôt samedi les bâtiments de l'Institut d'enseignement médical (IEM), du Fonds national médical sanitaire (Fonames) ainsi que du Fonds médical tropical (Fometro), où logeaient des soldats et leurs familles.

Ces bâtiments, hérités de la colonisation belge, se trouvent dans le centre de la capitale, non loin du Parlement et d'un camp militaire. Ils avaient été vandalisés lors de vagues de pillages en 1991, notamment par des militaires impayés depuis des mois, sous le régime du dictateur MRobutu Sese Seko.

Investis progressivement par des familles de soldats démunis, ils abritaient des milliers de personnes. Les squatters avaient subdivisé les grandes salles en espaces individuels, séparés de draps crasseux, où s'entassaient par terre entre casseroles et vieux vêtements femmes, enfants et soldats, le plus souvent sans affectation.

A l'aide de porte-voix, les forces de l'ordre ont demandé aux éléments de l'armée et de la police occupant les lieux de sortir des bâtiments munis de leurs "effets militaires", en vue d'être identifiés, a expliqué à l'AFP un officier.

Les militaires et policiers sont sortis sans opposer de résistance et ont tous été embarqués dans des camions de l'armée jusqu'au quartier général de la Force terrestre, à environ 200 mètres de ce site.

Les familles ont été délogés sans ménagement par l'armée, dans un désordre indescriptible, semant des effets personnels sur la chaussée. Les femmes protestaient vigoureusement contre cette "évacuation sans préavis", annoncée depuis plusieurs mois par les autorités mais à laquelle personne ne croyait plus depuis des années.

Plusieurs "éléments incontrôlés" - des soldats ne répondant plus à l'appel ou des démobilisés ayant conservé leurs armes de service - ont été identifiés et comparaîtront prochainement devant la justice militaire, ont confié à l'AFP plusieurs témoins d'arrestations.

Les autres militaires, identifiés comme actifs, et leurs familles ont été conduits dans la commune de la Nsele, à une trentaine de kilomètres à l'est de Kinshasa, où des tentes ont été dressées pour les abriter en attendant leur relogement, a-t-on indiqué à l'état-major général des FARDC.

Depuis plusieurs semaines, les autorités congolaises mènent des opérations d'évacuation de bâtiments publics et ont entamé la destruction de logements construits illégalement, jetant des centaines de familles à la rue.

Vendredi, le secrétaire général du ministère de l'Urbanisme et Habitat, soupçonné d'être impliqué dans la délivrance de fausses autorisations de bâtir, a été suspendu.

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