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LOSAKO
4 février 2008

Mgr Monsengwo annonce « ses » couleurs... DEBOUT KINSHASA !!! KINSHASA LAMUKA PE TELEMA !!!

archevequeVéritable interpellation, celle de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya faite lors de son intronisation en sa qualité de nouvel archevêque de Kinshasa. Appel à la paix, à la réconciliation nationale, mais également une interpellation à plus de responsabilité et de conscience à toutes les couches sociales. A plus d’abnégation et de sacrifice par chaque responsable pour donner don de sa vie, comme le Christ, à la Nation. Tout s’est passé comme si dans ce message, le prélat catholique a tenu à inviter tout le monde à un travail à l’unisson pour un « leadership fort » en République démocratique du Congo. Ce nouveau cri de cœur « Kinshasa, réveille-toi », ou « Debout Kinshasa », c’est selon, c’est tout un programme. Justement vers ce « leadership fort ». Au nom de l’activisme de l’Eglise catholique, Mgr Monsengwo Pasinya vient d’annoncer « ses » couleurs au moment où il prend ses nouvelles fonctions pastorales à la tête de l’archevêché de Kinshasa.

L’on serait tenté, s’il s’était agi d’un acteur politique attitré, de parler d’une « rentrée politique » de Mgr Monsengwo. Mais il n’empêche que le prélat catholique, au nom de « l’activisme religieux » reconnu par le Vatican sur la gestion des affaires nationales, ne pouvait rater cette occasion émaillée de cérémonies d’intronisation du nouvel archevêque de Kinshasa : Mgr Laurent Monsengwo Pasinya succède à feu Cardinal Frédéric Etsou à la tête de l’archevêché de Kinshasa.

C’aurait été même tronquer le parcours d’une personnalité, religieuse soit-elle, qui a marqué de ses empreintes certaines étapes historiques de notre pays par ces périphrases : « convergences parallèles, réactions épidermiques … », notamment la Conférence nationale souveraine, le Dialogue intercongolais, et tout dernièrement en décembre 2006, à Nairobi, lors de la signature du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région des Grands Lacs. Mgr Monsengwo a été de tous ces rendez-vous tout aussi historiques, incarnant si bien la Conférence épiscopale nationale des évêques du Congo, CENCO.

Par deux fois, samedi à la Paroisse Fatima, et hier dimanche au Stade des Martyrs, lors de la célébration du culte pour son intronisation, Mgr Monsengwo est revenu sur le même discours, insisté sur les mêmes mots pour souligner l’ampleur de la tâche à accomplir. Dans un élan d’interpellation et d’engagement, il a appelé le peuple congolais à la paix et à la réconciliation nationale. C’est ainsi qu’il s’est engagé à prier pour que l’acte d’engagement adopté à Goma soit concrétisé. Aussi, revient-il à tous les signataires de cet accord de jouer chacun sa partition en s’y impliquant concrètement par un engagement sans faille.

Toujours avec la même conviction, il a interpellé tout le monde : responsables politique, administratifs, militaires, policiers et religieux, simples citoyens, commerçants, enseignants, médecins… à faire preuve d’amour du prochain, d’un sens de responsabilité très élevé, de conscience tous azimuts pour s’acquitter correctement, chacun de sa tâche. Un véritable appel à l’unisson au regard des responsabilités des uns et des autres dans cette détermination à donner une nouvelle impulsion à l’élan global de développement et de reconstruction nationale.

UN LEADERSHIP FORT

Effectivement, le prélat catholique a interpellé tout le monde. Il a tenu ainsi à souligner les insuffisances observées dans l’accomplissement des tâches des uns et des autres. Il s’est attardé sur des impératifs inaliénables de la Nation et la priorité à accorder à des actions de haute portée nationale.

Il ne pouvait louper une telle opportunité tant il est vrai que cette assistance qui a fait le déplacement du stade des Martyrs était représentative de toutes les couches de la société. Ce stade a effectivement servi d’Eglise au milieu du village pour que ce message de Mgr Minsengwo s’adresse à tout le monde afin que chaque se sente concerné et saisisse la substance du message et prenne la mesure de la tâche à accomplir.

Un message qui a fait l’état des lieux de la Nation, relevé des imperfections, souligné les dangers qui menacent le pays et les dispositions à prendre en vue d’éviter le pire. Il est clair, dans ce message, qu’un effort doit être accompli pour conforter un « leadership fort » à même de mobiliser les énergies nécessaires en vue des tâches de développement et de reconstruction nationale. Mais aussi le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays pour préserver les acquis de la paix, de la sécurité et de l’ordre public tout en respectant les droits humains. Aussi, chaque responsable, à quel que niveau que ce soit, doit s’imprégner de cette réalité dans le but de contribuer de façon positive à l’effort global de développement national.Dans tous les cas, le choix fait sur une personne n’est nullement un fait du hasard pour autant que le pouvoir venant de Dieu, il appartient à cette personne de faire don de soi, voire de sa vie, comme le Christ, à toute la Nation. Servir donc de modèle à la société.

En d’autres termes, l’on dirait que gouverner, ce ne sont pas les privilèges du pouvoir, mais le sens de s’appuyer sur des valeurs intrinsèques de l’humanité, de savoir donner, organiser, anticiper certaines actions dans l’intérêt supérieur de la Nation. Partant, a-t-il dénoncé avec virulence, tout clientélisme abject, toute délation, attitudes qui créent des frustrations au sein de la société et soutiennent la médiocrité.

Sans perdre de temps, Mgr Monsengwo a invité la population de Kinshasa à se relever, à apporter la lumière pour illuminer tout le Congo. « Kinshasa, réveille-toi, resplendis de la lumière du Christ » est un autre cri de cœur. D’autres parleraient de « Debout Kinshasa ». Car, il ne s’agit nullement d’un slogan, mais d’un programme que le prélat catholique entend certainement appliquer avec le concours des Kinois dans l’intérêt général de la Nation.

Car en effet, Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, doit être le vrai miroir du pays à travers des actions politiques dynamiques qui renforceront le processus de démocratisation, des actions sociales positives qui connaîtront la participation de toutes les couches de la société, des projets de développement à impacts visibles sur les populations pour combattre la pauvreté, l’ignorance. Bref, Kinshasa doit être la locomotive d’une vraie conscience patriotique pour sous-tendre toutes les actions nationales. Pas de doute. Mgr Monsengwo a annoncé là « ses » couleurs dans cet élan de l’apport de l’Eglise catholique à la refondation de la République démocratique du Congo.

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